Il s’agit d’une histoire insolite qui s’est déroulée aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg : des dizaines de patients ont vu leur rendez-vous d’IRM annulé. Il s’agissait essentiellement de patients atteints d’un cancer explique Le Point, comme Stéphane, souffrant d’un cancer du côlon métastasé au foie et épaulé par son frère jumeau Éric. 

Le 26 mars 2025, il devait passer une IRM pour évaluer les effets de sa chimiothérapie. Ce rendez-vous important devait déterminer la suite de son traitement. En cas de nouvelle positive, Stéphane peut alors envisager une opération pour enlever sa métastase sur le foie.

Mais un jour, il reçoit un coup de fil : l’IRM est annulée. On ne lui propose pas d’autre date, on ne l’oriente pas vers un autre établissement, rien. Tout ce qu’on lui dit, c’est qu’il y a un manque de personnel.

L’IHU en pleine crise de gouvernance

Deux mois plus tard, les deux frères découvrent dans le magazine Le Point la vraie raison de cette annulation : l’hôpital a donné la priorité à des cochons. Parce qu’il a signé un contrat de recherche avec deux entreprises, une allemande et une française, le service d’imagerie est mobilisé pour des expériences, et pratique des IRM sur des porcs ou sur des cadavres. 

Il y a un problème de personnel : l’IHU est en pleine crise de gouvernance, les soignants sont en détresse, il y a eu toute une série de démissions et d’arrêts maladie. Résultat : il ne reste plus que 2 manipulateurs radio sur 11. Il faut donc faire des choix. La recherche n’a rien d’urgent mais elle est facturée, le choix est alors vite fait. 

Le doyen de la faculté évoque dans un mail « l’intérêt général de l’hôpital » qui « doit primer ». Rien d’illégal mais ce n’est pas vraiment moral ou fidèle au serment d’Hippocrate. D’ailleurs, le personnel de l’imagerie a protesté. Mais aucun responsable n’assume cette décision. Suite à l’enquête menée par Le Point, le ministère de la Santé a saisi l’Inspection générale des affaires sociales.

Quelles sont les conséquences sur la santé des patients?

Si on reprend le cas de Stéphane. Son IRM devait être pratiquée entre son quatrième et son sixième cycle de chimiothérapie et entre chaque cycle, il y a 15 jours, donc un créneau d’un mois environ. L’IHU l’a rappelé pour un nouveau rendez-vous, au bout d’un mois et demi, trop tard donc. Heureusement, Stéphane a pu trouver un rendez-vous juste à temps dans un autre hôpital. Résultat positif : la chimiothérapie a fait effet et un chirurgien a pu enlever le nodule métastasé sur son foie. Et il a repris son traitement avec l’espoir que le cancer reste un vilain souvenir. Mais tout le monde n’a pas eu autant de chance. Au 22 mai, selon Le Point, une dizaine de patients n’avaient toujours pas de rendez-vous pour leur examen. Avec cette perte de chance, quel risque peut-on évaluer ? Impossible à dire.

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