La mosquée de la Madeleine a été visée lundi soir par une intrusion jugée suspecte. L’Union des Musulmans des Alpes-Maritimes redoute un repérage avant une action et demande une protection renforcée.

Un homme s’est introduit lundi soir vers 21h30 dans la mosquée de la Madeleine à Nice (Alpes-Maritimes), suscitant une vive inquiétude au sein de la communauté musulmane locale. Selon l’Union des Musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM), qui dénonce une «inquiétante intrusion», un individu inconnu des lieux a filmé l’intérieur avec son téléphone portable avant de repartir précipitamment. «Tout laisse penser qu’il s’agissait d’un repérage en vue d’une action ultérieure», affirme l’organisation dans un communiqué diffusé mardi.

L’homme, qui a marché chaussé sur les tapis de prière, a été filmé par les caméras de vidéosurveillance. Une plainte a été déposée par le directeur de la mosquée. L’UMAM réclame désormais une «protection renforcée  des lieux de culte, alors que l’Aïd-el-Kébir, l’une des principales fêtes musulmanes, est prévue vendredi 6 juin.

Contexte national tendu

Cette intrusion survient dans un contexte national tendu, marqué par deux faits divers récents. Le 31 mai au soir, un Tunisien de 52 ans a été tué de cinq balles à Puget-sur-Argens (Var) par un voisin qui a diffusé des vidéos racistes sur les réseaux sociaux. Quelques semaines plus tôt, un sexagénaire a été écroué après avoir abattu un fidèle dans une mosquée du Gard, l’enquête ayant conclu à un mobile religieux.

Réagissant à cette nouvelle affaire, le maire (Horizons) de Nice Christian Estrosi a apporté son soutien à la communauté musulmane, rappelant qu’«en République, les lieux de culte doivent être respectés et protégés». Son premier adjoint, Anthony Borré, a également exprimé sa solidarité avec les fidèles, appelant à son tour au renforcement de la sécurité autour des lieux de culte. Dans son communiqué, l’UMAM met en garde contre une menace «qui n’est pas une vue de l’esprit» et appelle chacun à la vigilance. «Il en va de la cohésion nationale», conclut-elle.