Coincé entre deux grosses sorties pour Marvel, et alors qu’une autre production lui fait déjà de l’ombre, le dernier Marvel peine à s’imposer au box-office mondial. Après quatre semaines à l’affiche, autant dire en fin de carrière, le film de Jake Schreier n’a récolté (que) 369 millions de dollars sur la scène internationale. Des recettes qui suffiraient pour bien des licences, mais pas pour une Maison des Idées habituée à tutoyer les sommets à chacune de ses apparitions sur le grand écran.

Pour ordre de comparaison, The Marvels est largement considéré comme un flop pour le MCU avec ses 206 millions, tout comme Ant-Man et la Guêpe : Quantumania  et ses 476 millions. Pile entre les deux, Thunderbolts* est donc bien parti pour être une déception de plus pour la Maison des Idées. À moins d’un sursaut au cours des prochains jours, le film ne devrait dépasser les 400 millions de dollars que difficilement. Mais est-ce vraiment un échec pour l’entreprise de Kevin Feige ?

Un budget dans les clous (pour une fois)

Après le carton d’Avengers : Infinity War et Endgame, Marvel a eu les yeux plus gros que le ventre. Forte de sa surpuissance au box-office mondiale, la firme s’est lancée tête baissée dans la production de nombreux films consacrés à des héros inédits ou secondaires. Le studio ne regardait pas vraiment à la dépense, dépensant près de 330 millions de dollars pour Ant-Man et la Guêpe : Quantumania ou encore 350 millions pour Doctor Strange in the Multiverse of Madness.  Du haut de ses 180 millions de dollars de budget estimé, sans prendre en compte les frais marketing, Thunderbolts* était déjà la preuve d’un retour à des ambitions plus modestes pour la licence multimilliardaire.

Tous les films ne sont pas des Avengers, et seuls les événements notables sont de nature à faire se déplacer les foules au delà de ses traditionnels adeptes. Il se murmure que Thunderbolts* pourrait représenter une perte sèche de 100 millions de dollars pour Marvel, son budget marketing paraît avoir été très conséquent. Il lui faudrait ainsi 450 millions de dollars pour atteindre une forme d’équilibre, mais Kevin Feige a tout de même une bonne raison de se réjouir. 

Un succès d’estime

Si financièrement l’opération n’est pas rentable, elle a des bénéfices pour la réputation de la Maison des Idées. Sur les agrégateurs de critiques, Thunderbolts* siège dans le haut de ce que Marvel a proposé depuis des années. Sur Rotten Tomatoes par exemple, le film affiche 93% d’avis positifs pour le public contre 88% pour la presse. À titre d’exemple, Brave New World n’avait obtenu que 78% des suffrages pour le public contre 48% pour la presse. Cet excellent bouche-à-oreille participe évidemment à faire briller une lueur d’espoir chez les fans déçus, à préparer le retour des Avengers (sans le z) au cinéma en 2026.

Thunderbolts*, peu importe ses résultats financiers, prouve à celles et ceux qui n’y croyaient plus que le jeu pourrait encore en valoir la chandelle. Pour les autres, ceux qui ne sont pas retournés au cinéma voir un film Marvel depuis Endgame, la simple mention des Avengers devrait suffire en décembre 2026.  Finalement, Thunderbolts* était une mission reconquête des adorateurs de l’écurie superhéroïque autant que la promesse d’un avenir meilleur pour l’estampille.

Nouveau cap

Après Endgame, Kevin Feige a foncé vers son nouveau but : l’introduction du multivers et de ses nombreuses ramifications. Au cinéma et sur Disney+, le patron de l’entreprise multipliait les projets. Sauf que les déconvenues ont été nombreuses, entre des réalisateurs qui quittent les projets, des scénaristes remplacés à la dernière minute ou encore des changements de position au sein de la chronologie du MCU. Ajoutez à cela, la difficulté à composer avec les séries Disney+, et vous obtenez un chaos en coulisse qui n’augure rien de bon. Captain America : Brave New World ne dira pas le contraire, son intrigue rapiécée de toute part non plus.

Du propre aveu de Bob Iger, le patron de Disney, la stratégie n’était pas la bonne. Ça tombe bien, c’était celle de son prédécesseur. Thunderbolts* est d’ailleurs le premier film, à avoir profité de son changement d’approche. Il était entré en développement avant  le départ de Bob Chapek, mais a connu d’importants retards avec la grève des acteurs et des scénaristes, offrant ainsi aux équipes une occasion de revoir leur copie. Interrogé sur le film, Iger dira d’ailleurs :

“Nous savons tous que, dans notre zèle à inonder notre plateforme de streaming de contenu supplémentaire, nous avons fait appel à tous nos moteurs créatifs, y compris Marvel, et leur avons demandé de produire beaucoup plus. Nous avons également appris au fil du temps que la quantité n’est pas forcément synonyme de qualité. Et franchement, nous avons tous admis avoir un peu perdu de vue notre objectif en produisant trop. En consolidant un peu et en permettant à Marvel de se concentrer davantage sur ses films, nous pensons que cela se traduira par une meilleure qualité. Je pense que le premier et le meilleur exemple est Thunderbolts*”. 

Preuve s’il en fallait une de ce changement de paradigme, le calendrier de 2026 est étrangement léger avec seulement Avengers : Doomsday pour contenter les amateurs de superhéros. Le meilleur reste à venir donc, et pour une fois, ce n’est pas le nombre de billets verts qui compte. Marvel et Disney l’ont bien compris et on serait tenté de dire que la mission sauvetage est presque réussie.  Les Quatre Fantastiques devraient attirer beaucoup plus de spectateurs au vu de l’importance des héros pour la pop culture. Pour confirmer ce retour en force du Marvel Cinematic Universe ?

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