Zéro impôt sur le revenu, salaires supérieurs de 25 % à ceux de Dubaï, loyers plus abordables, grands projets futuristes… L’Arabie saoudite s’impose comme une destination de plus en plus prisée par les expatriés britanniques, au point de détrôner son voisin du Golfe, explique The Telegraph.
Ils seraient entre 26 000 et 30 000 Britanniques à vivre aujourd’hui dans le royaume, un chiffre en forte hausse : “En 2018, nous avons aidé 3 familles à s’y installer ; l’an dernier, 277”, indique la société de déménagement John Mason International. À l’origine de cette ruée, une politique d’ouverture économique radicale. Le plan Vision 2030 de Mohammed ben Salmane redessine le paysage saoudien avec 35 projets d’infrastructure pharaoniques. Joyau de la couronne : Neom, cité futuriste en construction au bord de la mer Rouge, où se bâtit The Line, un concept de ville linéaire qui devait à l’origine s’étendre sur 170 kilomètres, mais ne fera finalement que 2,4 kilomètres de long d’ici à 2030. “L’Arabie saoudite devient un pays d’entrepreneurs”, note Sarah, installée à Riyad avec ses enfants.
L’attrait financier est indéniable : pas d’impôt sur le revenu, un coût de la vie 34 % inférieur à celui du Royaume-Uni, et des salaires qui dépassent ceux de Dubaï dans plusieurs secteurs. Julie, installée depuis trois ans, ne mâche pas ses mots :
“Comme beaucoup, mon mari est venu pour un emploi plus important et mieux payé qu’à Dubaï. En tant qu’expats, nous suivons l’argent.”
Mais l’image du pays reste contrastée. Si les marques occidentales affluent – Marks & Spencer, Boots, Victoria’s Secret – et si le port de l’abaya n’est plus obligatoire, les libertés individuelles demeurent limitées. “Il y a encore peu de tolérance pour les personnes ouvertement homosexuelles”, rappelle l’article. Et la consommation d’alcool reste interdite en dehors du quartier diplomatique, bien que des milkmen (“laitiers” en anglais) en fournissent sous le manteau.
Malgré ces limites, l’Arabie saoudite mise sur son nouveau statut de hub régional pour séduire. Elle assouplit ses règles de propriété avec le projet de loi Freehold et développe des résidences de luxe comme les Armani Residences Diriyah. Alors que Dubaï devient saturée, Riyad et ses environs apparaissent comme le terrain de jeu d’un capitalisme flamboyant. Mais avec des droits humains toujours défaillants, l’aventure saoudienne reste un pari pour les expatriés, entre perspective économique et compromis culturel.