Il est suspecté d’être derrière une grande partie des enlèvements qui font trembler le milieu de la cryptomonnaie depuis plusieurs mois. Badiss Mohammed Bajjou, Franco-Marocain de 24 ans inscrit sur la liste des dix individus les plus recherchés par Interpol, a été interpellé mardi au Maroc par des policiers locaux, affirme le Parisien ce mercredi 4 juin. Selon le quotidien, le commanditaire présumé de ces «cryptorapts» a pu être arrêté dans le cadre d’une «notice rouge» émise par d’Interpol à son encontre.

Le suspect a été interpellé dans la ville de Tanger, dans le Nord du Maroc, renseigne un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) du pays, cité par l’agence officielle marocaine MAP.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a salué dans un message posté sur X cette interpellation et a écrit remercier «sincèrement le Maroc pour cette arrestation qui montre l’excellente coopération judiciaire entre nos deux pays, en particulier contre la criminalité organisée».

Selon le Parisien, Badiss Mohammed Bajjou est notamment recherché pour avoir commandité l’agression d’une femme de 56 ans à son domicile d’Elancourt (Yvelines) en juillet 2023. Son but : obtenir une rançon cryptomonnaie de la part de son fils. Il aurait également pris part à l’impressionnante séquestration de David Balland, cofondateur de la société de cryptoactifs Ledger, ainsi que de sa compagne en janvier dernier. Les ravisseurs avaient demandé «une importante rançon en cryptomonnaie». Au moins neuf suspects sont mis en examen dans cette affaire.

Le jeune homme, originaire du Chesnay dans les Yvelines, aurait aussi tiré les ficelles pour les récents enlèvements à Paris et tentatives en plein cœur de la capitale.

Badiss Mohammed Bajjou est notamment visé par plusieurs mandats d’arrêts internationaux émis par la justice française pour «arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition, commis en bande organisée», «extorsion en bande organisée» ou encore «blanchiment en bande organisée de biens ou de fonds provenant d’un crime d’extorsion en bande organisée», comme l’indique le site d’Interpol.

En revanche, rien ne dit que le suspect pourra être extradé par le Maroc vers la France, aucun accord n’existant sur ce sujet entre les deux pays.

Mise à jour à 14 h 27 avec le communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) du Maroc