Certains viennent de la région toulonnaise, d’autres de bien plus loin. Depuis le début des travaux, en 2021, ils sont les petites mains qui font avancer le chantier d’élargissement, jour après jour, nuit après nuit.
À leurs bureaux ou avec un casque de chantier sur la tête, ces hommes et ces femmes se sont employés pour mener à bien l’objectif de Vinci Autoroutes: livrer la nouvelle A57 en 2025, tout en veillant à satisfaire les différentes parties (collectivités, usagers, riverains, autorités, etc.).
Alors que l’opération arrive à son terme (l’inauguration de l’ouvrage est prévue vendredi), nous vous présentons quelques-uns de ces travailleurs. Des conducteurs d’opérations qui, pour une fois, ont accepté de prendre un peu la lumière.
Benoît Lethuin, « Monsieur trafic »
Benoît Lethuin. Photo DR/Alain Tendéro et Jean-Philippe Moulet.
Il est sûrement de ceux qui connaissent le mieux l’autoroute varoise. Ancien chef du district Provence chez Vinci Autoroutes, Benoît Lethuin est arrivé en bord de rade en 2016. Avec une équipe d’environ 250 personnes, il a d’abord participé à l’exploitation de plus de 150 km d’autoroutes dans la région. Puis, c’est en 2022 qu’il est passé de l’autre côté de la barrière, en rejoignant la direction d’opérations de l’A57: « J’avais commencé à participer au chantier et aux études avant même de l’intégrer, car ces travaux concernaient mon secteur. Mais, à ce moment-là, j’ai véritablement changé de camp. Et j’ai emmené mon expérience d’exploitant. »
Depuis Cuers, ce quinquagénaire à l’accent chantant des Landes occupe la fonction de conducteur d’opérations, en charge de l’analyse et du suivi du trafic. « On a mis en place sur le chantier nos propres outils de mesure, car il y avait beaucoup d’inquiétudes sur la congestion. On a récolté des données et j’ai pu apporter des éléments concrets pour essayer d’améliorer la fluidité du trafic, en travaillant sur la régulation du tunnel ou en poussant les séparateurs de voies de quelques centimètres, par exemple. «
Au-delà de ce travail d’interprétation des données, Benoît l’aficionado de rugby a pour mission de travailler avec les collectivités sur les voiries métropolitaines et départementales, qui furent parfois modifiées dans le cadre du projet. « Il me reste encore les deux tiers des voiries à remettre aux gestionnaires. Ce sera fini dans le courant de l’été. » Et ensuite ? « Il y a un autre projet dont je ne peux pas parler […] Mais je suis très fier d’avoir travaillé sur ce chantier. »
Mathilde Froment, cheffe d’orchestre
Mathilde Froment Photo DR/Alain Tendéro et Jean-Philippe Moulet.
Propulsée directrice adjointe de l’opération d’élargissement de l’A57, Mathilde Froment a été l’un des chefs d’orchestre du projet. Ingénieure diplômée en génie civil, elle a commencé à travailler sur l’élargissement et le dédoublement de l’A9, en région Occitanie, avant de s’établir au pied du Faron… Et de tomber amoureuse de la région: « C’est un territoire extraordinaire. Tout n’a pas toujours été rose, mais je vais en garder des souvenirs qui resteront longtemps gravés. »
Il faut dire que depuis 2020, Mathilde Froment n’a pas connu deux journées identiques sur le chantier. Pédagogie, communication, signature de conventions, gestion administrative, financière, technique, mise en musique des différentes entreprises, des collectivités et des services de l’État… L’expérience fut riche pour l’Aveyronnaise de 32 ans, toujours « au cœur du réacteur » dans ce projet inédit. « C’était la première fois qu’on procédait à l’élargissement d’une infrastructure aussi urbaine, avec autant de circulation, des riverains très proches, et une situation géographique qui fait de l’A57 la colonne vertébrale de tout ce territoire, explique-t-elle. Au fur et à mesure du projet, malgré les nuisances, on a réussi à montrer aux gens qu’on était capables de la faire et qu’on a su s’adapter. Tout le monde s’est serré les coudes. L’humain est le mot-clé de ce projet. »
Émilie Wieczorek, « Mme nature »
Émilie Wieczorek Photo DR/Alain Tendéro et Jean-Philippe Moulet.
Elle est la spécialiste des volets environnementaux sur l’opération. Ingénieure en environnement de formation, Émilie Wieczorek (38 ans) a débuté sa carrière dans les projets d’infrastructures de tramways avant de bifurquer vers les projets autoroutiers, il y a une dizaine d’années.
Originaire de Lorraine, elle a intégré le projet toulonnais en 2018, avec comme objectif de coordonner l’action des divers acteurs autour des sujets ayant trait à l’environnement, aux aménagements paysagers, ainsi qu’à l’insertion sociale. Concrètement, son travail a pu porter sur les bassins, les écrans acoustiques, les matériaux, ou la gestion de la ressource en eau. « Des sujets importants et concernants », assure celle qui restera dans le Var jusqu’à la fin de l’été.
Parmi ses missions, on retrouve d’ailleurs une action qui a marqué riverains et usagers, à savoir la transplantation des palmiers et oliviers. « C’était inédit pour Vinci et pour moi dans ma carrière. C’est fou de voir ces géants être transplantés, et surtout voir que le résultat attendu est au rendez-vous! »
Pierre Zerbi Photo DR/Alain Tendéro et Jean-Philippe Moulet.
Pierre Zerbi, le couteau suisse
Communicant, conducteur d’exploitation, responsable de péages, employé sur élargissement de l’A52, puis sur celui de l’A57… Pierre Zerbi a eu bien des rôles durant ses vingt-cinq années passées à Vinci Autoroutes. Sorte de couteau suisse au sein de la direction d’opérations du chantier, le Seynois d’origine a été chargé de la démolition des bâtis et du dévoiement des différents réseaux (eau potable, eaux usées, fibre…) en vue de la réalisation des travaux.
Il s’est également occupé de la rédaction de plusieurs arrêtés préfectoraux et, dès 2024, a commencé à intervenir sur les balisages. En clair, Pierre a fait « un peu de tout » dans son Var natal: « Ça me correspond bien. Je n’ai pas suivi un cursus en travaux publics, mais je connais très bien le monde de l’autoroute. » Depuis le 1er mai, il officie d’ailleurs dans une nouvelle spécialité, puisqu’il a rejoint la direction foncière d’Escota en tant que chargé de mission, où il s’occupe de diverses opérations post-chantier.