Les propos tenus par Yann L. dans une vidéo, devenue virale, avaient été signalés au procureur de la République par le maire PS de Montpellier. Il a écopé de 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 2000 € d’amende.

Yann L., Tiktokeur héraultais de 43 ans, jugé le 28 avril dernier par le tribunal correctionnel de Montpellier pour contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine, a été condamné ce mercredi à six mois d’emprisonnement avec sursis et 2000 euros d’amende. Le verdict final est aligné sur les réquisitions du procureur de la République.

Les vidéos publiées sur TikTok par cet ancien directeur d’une école de jeux vidéo, désormais au chômage, avaient été signalées en janvier dernier par Michaël Delafosse, le maire PS de Montpellier. Dans l’une d’elles, le quadragénaire estimait que la population française avait été «culpabilisée par rapport à 39-45 et ce qui est arrivé à la communauté juive». Plus précisément, il s’en prenait aux chambres à gaz «que l’on n’a jamais retrouvées». «Toutes les chambres à gaz étaient du côté russe, qui a été libéré par les Russes, et les Russes n’ont jamais parlé de chambre à gaz», affirmait-il.

Plus tard dans la séquence, vue 270.000 fois, Yann L. s’en prenait à la religion juive «très suprémaciste» et critiquait «cette histoire qu’on nous a vendue où le juif est le gentil qui s’est fait persécuter par le méchant Allemand». Un développement très mal perçu par la juge de Montpellier, estimant lors du procès que «la loi vient poser un cadre sur l’expression de certaines pensées» et «limiter le droit de parole». Alors que le prévenu, assurant seul sa défense, insistait sur la véracité factuelle de ce qu’il avançait, l’ambiguïté de son discours et ses raccourcis historiques lui ont été reprochés.

«Je vis d’amour, d’eau fraîche et d’intellectualité»

Lors de son réquisitoire, le procureur de la République avait invoqué la loi Gayssot et affirmé que les propos tenus «en soi condamnables» facilitaient par leur diffusion «une culture nauséabonde et des passages à l’acte». Pour sa part, l’avocat de la Licra, partie civile dans cette affaire, avait perçu dans les extraits visionnés un «antisémitisme politique et économique caractérisé». Il développait : «On observe toujours le procédé : un apparat pseudoscientifique qui aboutit à une impossibilité technique des chambres à gaz et conclut à un mythe crée pour contraindre les États occidentaux à financer et soutenir l’État d’Israël.»

Le prévenu qui déplorait dans sa plaidoirie que «la pression politique descende jusque dans les tribunaux» se présentait comme un «solitaire père de famille» vivant «d’amour, d’eau fraîche et d’intellectualité». «Je n’ai pas fait de négationnisme et je ne suis pas antisémite», s’est-il défendu, jugeant «scandaleux» d’être jugé seulement sur des extraits de sa vidéo (2 minutes republiées par le compte «Jugé Coupable» sur le réseau X) et non son intégralité. Depuis le procès, Yann L. dit Anoss, a publié plusieurs dizaines de nouvelles vidéos, dont une pour s’insurger du déroulement de l’audience et son traitement médiatique. «Mon argumentaire était bon, personne ne m’a contredit là-dessus», insiste-t-il, estimant que les journalistes lui ont «ch*** à la g****».