Par
Anthony Soudani
Publié le
4 juin 2025 à 15h18
INFO ACTU LYON. Le syndicat FA-FPH a déposé samedi 31 mai à 21h00 une alerte « danger grave et imminent » pour les personnels soignants du service de médecine interne O2 situé au pavillon O de l’hôpital Édouard Herriot. Un patient violent leur fait subir un enfer depuis plus d’un an. Mercredi 28 mai, il a même cassé le bras d’un membre du personnel des Hospices civils de Lyon (HCL). Les soignants de ce service sont à bout, selon le syndicat et une lettre qu’actu Lyon a pu consulter.
« Aide-soignants et infirmiers voulaient faire valoir leur droit un retrait concernant ce patient violent, qui a cassé le bras de l’une de leur collègue mercredi. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », raconte Chaïbia Khaif-Janssen, du syndicat FA-FPH.
« Il a failli fracasser le crâne d’une collègue »
Dans le courrier que nous avons pu lire, les membres du personnel expliquent « des errances administratives » depuis un an. « Il a failli fracasser le crâne d’une collègue qui lui remontait son pantalon », ajoute l’élue syndicale.
Une enquête diligentée avec la direction a démontré que les soignants sont catégoriques : ils ne peuvent plus s’occuper du patient. Menaces d’être égorgés, menaces d’être violées, insultes répétées (« Je vais te niquer », « Ferme ta gueule », « Je vais tous vous tuer »…), surtout vis-à-vis des femmes… « Il a même couru avec une fourchette après le personnel. »
Chaïbia Khaif-Janssen dénonce « qu’aucun accompagnement n’a été proposé à l’équipe par la direction ». « Or cette équipe crie son désarroi depuis plus d’un an à l’aide de fiches de violences répétées. La lenteur administrative ne justifie pas l’abandon de cette équipe et l’absence d’action de prévention de la direction. »
Des mesures pour « réduire les contacts » avec ce patient bientôt transféré
Le comportement d’un patient actuellement hospitalisé au sein du service de médecine interne de l’hôpital Edouard Herriot a été « signalé comme inadapté à la suite de plusieurs accès de violence auprès du personnel soignant, liés à des troubles cognitifs », reconnaissent les Hospices Civils de Lyon.
Contactée par notre rédaction, la direction des HCL explique que ce dernier « fait, à cet effet, l’objet d’un suivi particulier et un transfert de service est prévu cette semaine dans une unité plus adaptée à son état de santé. »
Dans l’intervalle, des mesures conservatoires ont été prises pour « réduire les contacts entre ce patient et les professionnels et la présence des agents de sécurité de l’hôpital a été renforcée dans l’unité ».
La direction du groupement hospitalier Centre se dit « très mobilisée sur cette situation pour apporter tout le soutien nécessaire aux équipes soignantes du service, dans l’exercice de leurs fonctions de soins auprès d’un patient difficile ».
Un autre patient se suicide, un climat toujours plus lourd
L’alerte pour danger grave et imminent, qui avait été déposée par le syndicat FA-FPH, a été levée. Mais cela n’empêche que le climat au sein du service de médecine interne O2 de l’hôpital Édouard Herriot est toujours pesant.
Il est même d’autant plus lourd ces derniers jours alors qu’un jeune patient s’est suicidé dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 juin, dans des conditions dramatiques. « Il s’est jeté dans le vide », nous précise-t-on. Une grande partie de l’équipe a été choquée par cet événement.
« Une prise en charge psychologique a été proposée à l’équipe de médecine interne. La direction de l’hôpital se tient à leur écoute », précisent les HCL.
L’évènement a été déclaré à l’Agence régionale de santé selon les procédures prévues et une enquête judiciaire est en cours. Une instance extraordinaire du comité social d’établissement local a eu lieu mardi 3 juin, pour échanger sur ces deux situations avec les représentants du personnel.
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