C’est une petite maison faite de schiste pourpre, cachée au fond d’un jardin arboré, et qui affiche de beaux encadrements en brique rouge. Depuis quelques jours et la parution d’un article évoquant sa vente potentielle, cette maisonnette d’environ 90 m² est au centre de quelques discussions. Située rue de Châteaugiron, à Rennes, elle faisait l’objet d’une promesse de vente de la part d’un promoteur immobilier.

D’après nos confrères du Télégramme, la somme d’1,2 million d’euros avait été proposée. Oui, mais ça, c’était avant que la municipalité ne décide de préempter le bien, comme la loi le lui permet (lire encadré). Sauf que l’offre est bien moins alléchante : 526.500 euros. C’est moitié moins.

Cette maison située rue de Châteaugiron, à Rennes, a été utilisée à tort pour illustrer une vente immobilière. Cette maison située rue de Châteaugiron, à Rennes, a été utilisée à tort pour illustrer une vente immobilière.  - C. Allain/20 Minutes

Si la Ville a pu passer en priorité, c’est parce que ce secteur est classé comme « équilibre social de l’habitat ». Autour de cette maison, les immeubles ont poussé ces dernières années. Deux habitations étant à l’abandon, la large parcelle qui pourrait être exploitée fait évidemment l’objet de convoitises. Mais ni la Ville, ni le promoteur n’auraient conservé la maison. Contactée par 20 Minutes, la Ville explique qu’elle est « régulièrement amenée » à exercer son droit de préemption, notamment « pour garantir la construction de logements sociaux sur son territoire ».

Un prix « déconnecté de tout effet de spéculation »

La municipalité se défend au passage de toute proposition au rabais. Et c’est vrai. Car lors d’une préemption, c’est le service des Domaines qui fait l’estimation du prix d’un bien, en se basant sur le prix du marché. « Le prix d’acquisition est donc déconnecté de tout effet de spéculation immobilière ». Le propriétaire du bien n’a pas souhaité s’exprimer sur cette transaction.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Notamment en raison d’une erreur commise par nos confrères, qui ont repris cette histoire en l’illustrant avec une image de la maison. Mais pas la bonne. Les voisins ont alors cru que leur bien était vendu sans qu’ils ne soient mis au courant. « C’est mon coloc qui m’a envoyé l’article. On a halluciné de voir la maison à la télé. C’était du délire », explique Antoine, l’un des habitants de la petite bâtisse voisine. Renseignement pris auprès de l’agence immobilière qui exploite le bien, c’est bien une erreur. La maison voisine a bien été vendue il y a quelques mois. Mais la Ville n’avait pas usé de son droit de préemption.