Des repas à 5, 7 ou 11 € selon les revenus, mais surtout à 2,50 € pour les plus démunis, c’est que qu’offre La Cantoche, à Brest. Ce restaurant solidaire est récompensé par les Breizh Awards pour son engagement territorial. Le jeudi 5 juin 2025, les lauréats se retrouvent à Rennes (35) pour recevoir leur prix respectif. L’établissement brestois est ouvert depuis 2016. Chantal Boulic, présidente de l’association, raconte : « C’est parti de moi et Thierry Hébert. Nous étions bénévoles aux Restaurants du Cœur. L’idée de proposer des plats cuisinés dans un lieu commun nous est venue là-bas ». Depuis, chaque midi, une cinquantaine de clients viennent manger à petit prix au 51, rue de la Porte, dans le quartier de Recouvrance.
Un repas pas cher, mais pas que ça !
« Avec la conjoncture actuelle, on reçoit de plus en plus de monde », indique Chantal Boulic. Elle poursuit, désolée : « Parfois, un client nous explique ne pas avoir pu venir la veille faute d’avoir eu assez d’argent pour payer 2,50 € son déjeuner, ça nous met les larmes aux yeux, on essaie toujours de trouver une solution ». Pour l’approvisionnement, La Cantoche récupère trois fois par semaine des fruits et légumes invendus de supermarchés. L’établissement reçoit aussi des dons du CCAS (centre communal d‘action sociale), d’autres associations et même de pêcheurs. « Ils nous ont donné une soixantaine de coquilles Saint-Jacques ! », s’amuse Monique Le Bouter, secrétaire. L’objectif est de ne rien gâcher.
Aux alentours de midi, Monique Le Bouter (à gauche) et Chantal Boulic reçoivent, avec le sourire, les premiers clients. (Photo Le Télégramme/Juliette Guibert)« Souvent, il y a la queue avant l’ouverture »
Salués par leur prénom, les habitués vont, dès l’ouverture, directement s’asseoir à leur place attitrée. La bonne ambiance du restaurant est aussi un point important pour la clientèle. Plus de 50 bénévoles se relaient pour gérer le service, la caisse et le bar. « Il faut avoir la fibre sociale pour accueillir tout le monde avec le sourire et, surtout, être à l’écoute », développe la présidente. Parfois, les bénévoles peuvent orienter leurs clients vers des aides financières auxquelles ils pourraient avoir accès. Chantal Boulic continue : « Nous avons beaucoup d’habitués qui viennent depuis plusieurs années. Quand certains ne viennent pas, nous nous inquiétons pour eux ».
« Nous sommes très fiers que La Cantoche soit reconnue », se réjouit Chantal Boulic. « Ce prix va nous apporter une certaine reconnaissance mais aussi de l’argent pour continuer de financer notre restaurant ». Bien que la plupart soient bénévoles, il faut payer le loyer mais surtout Saïd, le cuisinier. « Il est très doué, nous sommes très contents qu’il soit là » sourit Monique Le Bouter. La femme à sa droite se rappelle : « L’été dernier, nous n’avions plus de cuisinier, c’était compliqué, je devais faire les plats moi-même ».