Des organisations syndicales et de l’ultra gauche nantaises appellent à se mobiliser et perturber cette soirée caritative qu’elles jugent réactionnaire. Face à un risque de troubles à l’ordre public, la préfecture a pris un arrêté pour interdire les rassemblements dans un large périmètre.
En huit ans, «La Nuit du Bien Commun» a permis de récolter 24 millions d’euros au profit de plus de 480 projets associatifs. Mais depuis quelques mois, cette œuvre caritative, qui organise des galas de charité dans une quinzaine de villes françaises, se retrouve dans le collimateur de la gauche. Alors qu’un événement est prévu jeudi soir à la Cité des Congrès de Nantes, des opposants de l’ultragauche et des organisations syndicales ont appelé à se mobiliser.
Dans un communiqué adressé à la presse ce mercredi, la préfecture de Loire-Atlantique annonce l’interdiction de ces manifestations non déclarées, «en raison des risques avérés de troubles à l’ordre public». Dans un arrêté publié mardi 3 juin, le préfet Fabrice Rigoulet-Roze a défini un large périmètre où tout rassemblement non déclaré est interdit du jeudi 5 juin à 15h jusqu’au vendredi 6 juin 8h. Sur cette même période, le transport de carburant, d’artifices, ou d’objets pouvant constituer une arme est proscrit.
«Graves risques»
«De graves risques de troubles à l’ordre public sont à anticiper, notamment à l’initiative des militants les plus radicaux, qui pourraient trouver au sein d’une participation conséquente, les moyens de mener des actions de dégradations ou de prises à partie des forces de l’ordre déployées», mentionne le document préfectoral. Aussi, «les services spécialisés de sécurité évaluent les opposants au nombre de 400 à 800, dont 150 à 200 militants formant un groupe à risque a minima», indique le préfet, rappelant que des soirées ont déjà été perturbées à Rennes et Tours.
Les opposants considèrent en effet cette «Nuit dite du Bien Commun» comme une «offensive idéologique réactionnaire, contraire aux valeurs républicaines et aux principes de justice sociale que nous défendons». Ils y voient là l’ombre du milliardaire Pierre-Édouard Stérin, cofondateur de l’événement il y a quelques années qui ne siège désormais plus dans le bureau.
«Je salue l’interdiction de manifester décidée par le Préfet ! Et j’appelle la Gauche et l’Extrême gauche à la respecter», a réagi Julien Bainvel, conseiller municipal de droite à Nantes. La présidente Horizons de la Région des Pays de la Loire Christelle Morançais, s’est dite quant à elle «révoltée que des groupuscules d’extrême gauche, ouvertement relayés par des élus de la République, menacent physiquement les participants à la Nuit du Bien Commun, qui se tient jeudi à Nantes, et qui a déjà permis d’aider des dizaines d’associations de proximité.»
De son côté, se présentant comme apolitique, La Nuit du Bien Commun invite les élus de tous bords à participer à cette soirée. Les participants pourront offrir leurs dons à huit associations variées, comme Une lettre un sourire qui lutte contre l’isolement des personnes âgées dans les établissements de santé, ou encore Permis de Construire 44 qui accompagne à la réinsertion les personnes placées ou passées sous main de Justice.
Le périmètre d’interdiction est : au Nord, de la place Ricordeau au boulevard Stalingrad, en passant par le Parvis Neptune, l’allée du Port Maillard, le chemin de Langlais, la place Duchesse Anne et l’allée du commandant Charcot ; à l’Est, du parvis Nord de la gare SNCF au Quai Magellan en passant par le parvis Sud de la gare SNCF et la rue de Cormulier ; au Sud, du Quai Magellan à la place Aimé Delrue, en passant par le Quai André Morice et incluant les ponts Aristide Briand et Général Audibert ; à l’Ouest, du pont Général Audibert à la place Ricordeau en passant par la place Aimé Delrue en passant par le boulevard Jean Monnet.
Préfecture de Loire-Atlantique