MaPrimeRénov’ coûte 3,6 milliards d’euros aux finances publiques en 2025 et a permis de rénover 2,4 millions de logements à ce jour.

La décision était attendue. Ce mercredi 4 juin, le ministère de l’Économie a confirmé la suspension de MaPrimeRenov’, le dispositif utilisé pour rénover les logements, en accompagnant les ménages financièrement. «Il y a à la fois un encombrement en ce moment et un excès des fraudes (…) d’où la suspension», a déclaré Éric Lombard lors des questions au gouvernement au Sénat. «Mais naturellement, une fois que cela sera réglé, le processus pourra continuer», a-t-il ajouté, en précisant ultérieurement, devant la commission des Affaires économiques du Sénat, que le gouvernement avait «bien l’intention de rétablir le fonctionnement avant la fin de l’année».

«Il ne s’agit pas de faire une économie en cachette comme ça, en bloquant le système», a-t-il précisé, reconnaissant l’importance du dispositif pour les artisans et alors que le gouvernement est engagé dans des efforts d’économie de plusieurs dizaines de milliards d’euros pour redresser les finances publiques.

Services encombrés

La veille, ce mardi, le ministère du Logement ne démentait pas la rumeur d’une suspension du dispositif, cible de nombreuses critiques. «Rien n’est acté, des discussions sont en cours», indiquait-on simplement. Pour rappel, MaPrimeRénov’ coûte 3,6 milliards d’euros aux finances publiques en 2025. Or, le nombre de logements rénovés avec ce type de subventions a triplé en début d’année. Le dispositif a permis de rénover 2,4 millions de logements à ce jour.

Selon un article du Parisien publié mardi, MaPrimeRénov’ pourrait être suspendue à compter de juillet, une date qui n’a pas été mentionnée par le ministre. Éric Lombard a par contre assuré devant les sénateurs de la commission des Affaires économiques que la suspension du dispositif ne relevait pas d’un «problème budgétaire». «Il n’y a pas de sujet budgétaire. On a prévu au budget 3,6 milliards et on a dépensé pour le moment 1,3 milliard», a-t-il détaillé.

«On a un vrai problème, lié notamment au fait que la censure a bloqué le sujet pendant un certain temps et il y a eu ensuite une avalanche de demandes qui fait que les services sont encombrés et ont besoin d’un peu de temps pour rétablir leur situation au plan opérationnel», a-t-il développé. En outre, «l’instabilité des règles (…) permet aussi aux fraudeurs de s’organiser», a-t-il fait valoir, évoquant «16.000 dossiers suspicieux» soit «12% du stock».