Par
Thomas Bernard
Publié le
4 juin 2025 à 18h16
Dans le quartier Bouffay à Nantes, fêtards, touristes et fins gourmets se croisent quotidiennement. La rue de la Juiverie est un passage incontournable des passants et autres noctambules. Les plus gourmands peuvent s’arrêter manger une frite, apprécier une crêpe, déguster une galette mais aussi voyager culinairement vers le Liban. Depuis le mois de mars une nouvelle adresse à la devanture verte a fait son apparition en centre-ville.
Olea, c’est le nom de ce nouveau restaurant libanais tenu par Tarek Boueri, tout juste âgé de 29 ans. « Depuis gamin, j’ai toujours eu ce rêve d’ouvrir mon restaurant », confie le Libanais. Une aventure imaginée depuis la cuisine familiale au Liban et qui l’a menée au quartier Bouffay. Récit.
Liban, Arabie saoudite et Nantes
Depuis le plus jeune âge Tarek est passionné de cuisine. Enfant, il n’hésite pas à mettre la main à la pâte pour aider sa famille.
« Avec ma famille, nous avions un restaurant au Liban. On faisait des manakish, ce sont des galettes libanaises avec du zaa’tar (thym N.D.L.R) fromage ou de la viande », décrit Tarek.
Pendant 30 ans, la famille de Tarek propose des plats dans leur adresse à Jounieh, ville côtière du Liban.
La crise économique, l’explosion du port de Beyrouth en 2020 et le contexte politique auront eu raison de l’affaire familiale, contrainte de fermer. Tarek part à l’étranger pour gonfler ses économies en projection de son désir de restaurant.
Le jeune homme quitte le Liban pour aller travailler en Arabie saoudite comme commercial dans une entreprise d’emballage. Il arrive ensuite en France où il suit des études en école de commerce à l’école Audencia.
« J’ai intégré le monde du travail comme commercial chez PepsiCo, une société qui fait des boissons et des snackings. Tous mes clients étaient des restaurateurs, j’étais toujours à la recherche de l’opportunité », narre Tarek.
Il y a 18 mois, le jeune homme commence à recherche activement un local pour ouvrir sa propre adresse. Rapidement, il tombe sous le charme du 16 rue de la Juiverie. « Dès le début, j’ai eu un coup de cœur pour ce lieu. La pierre, la poutre en bois et les murs me font penser à d’anciennes maisons au Liban. »
Après plusieurs mois de travaux, Olea a ouvert ses portes en mars 2025.
Kaaké
Pour sa carte, Tarek décide de proposer un concept inspiré de sa jeunesse au Liban avec les kaakés. Ce sont des galettes parsemées de sésame, très populaire dans la street food libanaise.
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«Au départ je voulais faire comme mes parents en proposant des manakish. Au final, les gens connaissent déjà les manakish alors je me suis orienté vers les kaakés, qui sont moins connues à Nantes », raconte le restaurateur.
La kaaké, c’était notre enfance au Liban. C’est un plat qu’on peut manger toute la journée. À Nantes, tu passes prendre une galette ou une crêpe. Nous au Liban, c’était la kaaké ou la manakish.
Tarek
Gérant du restaurant Olea
Aux fourneaux, Tarek confie aime « tester beaucoup de choses » pour faire découvrir des saveurs à ses clients. Le cuisinier essaye de « faire plaisir à tout le monde » en proposant des plats végans, végétariens et avec de la viande (bœuf et poulet) halal.
Déjà des habitués
La nouvelle adresse du quartier peut accueillir entre 30 et 40 personnes entre ses murs, où la couleur verte est présente dans la décoration. Un choix en lien avec le nom du commerce.
« Je cherchais un nom raffiné, qui parle aux gens. Olea c’est le genre botanique d’olivier, c’est un bébé olivier. L’huile d’olive est très présente dans la cuisine », explique le passionné de photographie, dont certains de ses clichés sont exposés dans le restaurant.
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Actuellement seul dans son restaurant, Tarek assure la cuisine et le service. Synonyme de grosse journée pour le restaurateur. « J’arrive à 5 h le matin où je commence à faire le pain jusqu’à midi. Ensuite je sers les clients, il y a également la préparation entre deux services », narre Tarek.
Moralement, il peut compter sur le soutien de son épouse et de sa famille restée au Liban. Tarek n’a plus vu ses parents depuis deux ans et demi. « J’espère que ma mère pourra venir voir le restaurant et pourquoi pas me donner un coup de main », rigole Tarek.
Le nouveau restaurateur du quartier Bouffay est satisfait du démarrage d’Olea depuis son ouverture. « Des clients reviennent souvent, ça me fait chaud au cœur », confie celui qui fêtera ses 30 ans lors de la fête de la musique.
Aujourd’hui, Tarek est « fier du travail accompli » et est « ému » quand il repense au petit garçon dans la cuisine familiale au Liban. Près de 30 ans après, il a enfin « réalisé son rêve de gosse ».
Infos pratiques :
Olea, 16 rue de la Juiverie, Nantes
Ouvert du mardi au samedi
Horaires :
12 h-14 h 30 / 19 h-21 h 30 du mardi au jeudi
12 h-15 h / 19 h-22 h le vendredi et samedi
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