Une frappe d’Israël a visé ce mercredi le quartier de Choujaïya à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien dévasté et assiégé par l’armée de l’Etat hébreu depuis dix-huit mois. « Plusieurs missiles » ont ciblé un immeuble de quatre étages et la zone alentour où se trouvaient des tentes de déplacés, a raconté Ayoub Salim, 26 ans, un habitant de Choujaïya.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a recensé « 23 martyrs dont huit enfants et huit femmes » et plus de 60 blessés dans le raid. Les secouristes ont « extrait les corps de femmes et d’enfants. Il y a encore des personnes ensevelies sous les décombres », a indiqué l’un d’eux, Ibrahim Abou al-Rish.
« On entendait les cris des gens paniqués »
« Le bâtiment abritait de nombreuses personnes qui se croyaient en sécurité. Il a explosé au-dessus de leurs têtes », a-t-il dit. Plusieurs enfants jouaient à l’intérieur au moment de la frappe « qui a ciblé l’habitation et détruit toute la zone », selon lui. « Des éclats ont volé dans toutes les directions […] On entendait les cris des gens paniqués », a ajouté Ayoub Salim, décrivant « une scène terrifiante » et faisant état de corps déchiquetés et d’autres ensevelis sous les décombres.
L’armée israélienne a indiqué pour sa part avoir « frappé un terroriste de haut rang du Hamas qui était responsable de la planification et de l’exécution d’attaques terroristes » depuis ce secteur. L’armée n’a cependant pas précisé l’identité du membre du Hamas visé et accusé de nouveau ce mouvement palestinien islamiste d’utiliser les civils comme
des « boucliers humains ». Tsahal a par ailleurs assuré avoir « pris nombre de mesures pour limiter les dommages aux civils ».
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En réaction, le Hamas a condamné la frappe comme « l’un des pires actes odieux de génocide ». « L’armée d’occupation terroriste sioniste a commis un massacre en bombardant une zone résidentielle densément peuplée de civils et de déplacés », a-t-il affirmé dans un communiqué. Le Hamas dénonce ensuite les « massacres incessants » de Palestiniens commis « avec le soutien total de l’administration américaine, complice de cette agression ». Selon le ministère de la Santé du Hamas, le bilan total depuis le début de la guerre, s’élève désormais à 50.846 morts dans la bande de Gaza, des données jugées fiables par l’ONU.