Par

Nicolas Zaugra

Publié le

4 juin 2025 à 18h21

« C’est de plus en plus difficile de s’entendre avec LFI sur ce sujet et pas seulement d’ailleurs », lâche dépité un adjoint écologiste à la Ville de Lyon. Le vote de la suppression de la Zone à faibles émissions à l’Assemblée nationale la semaine dernière, soutenu par la France insoumise, provoque de très vives tensions avec les écologistes lyonnais qui défendent la mesure.

Le vote de LFI est « populiste » selon les écologistes

Le divorce semble de plus en plus consommé entre les écologistes et LFI à Lyon comme au niveau national, malgré leurs alliances électorales récentes et leurs intérêts convergents. Alors que se préparent les élections de 2026 à Lyon et à la Métropole à gauche, avec une incertitude sur des alliances entre écologistes, Insoumis et socialistes, cet épisode de la ZFE va laisser des traces.

Grégory Doucet, le maire de Lyon, a sorti le bazooka contre les Insoumis en ciblant leur vote contre la ZFE. Dans un communiqué, l’élu Verts a dénoncé un « vote contre la santé » en pointant du doigt des « groupes populistes de tout bord » mettant donc un signe égal entre LFI et le RN. Même tonalité pour Bruno Bernard, le président du Grand Lyon, qui a dénoncé une « vague populiste ». Pour lui, les élus anti-ZFE « ont voté leur propre irresponsabilité ».

« À travers ce vote LR, LFI et RN minimisent le drame sanitaire », assomme l’adjoint écologiste lyonnais Valentin Lungenstrass.

« Nous refusons d’être assimilés au Rassemblement national »

La réponse de LFI n’a pas tardé localement. La députée du Rhône Anais Belouassa-Cherifi a répondu sur X : « Non, M. Doucet. Non, M. Bernard. Nous refusons d’être assimilés au Rassemblement national quand nous défendons la justice sociale et l’écologie populaire. Nous mettre sur le même plan est ridicule ET dangereux », s’agace l’élue.

En parlant de « groupes populistes de tout bord », Grégory Doucet tente de nous mettre au même plan que l’extrême droite. Bruno Bernard qualifie notre vote « d’irresponsable et populiste ». Ces amalgames sont inacceptables. Depuis 2019, nous disons NON à la ZFE (Zone à faibles émissions). Pas par refus d’agir pour la qualité de l’air. Mais parce que cette ZFE pénalise les plus précaires, y compris dans la Métropole de Lyon. Pas d’alternatives suffisantes à la voiture. Pas d’investissements suffisants dans les transports. Mais des amendes, des interdictions, de l’exclusion. Une écologie qui stigmatise et sanctionne les plus modestes.

Anais Belouassa-Cherifi, députée LFI du Rhône

Pour elle, « l’écologie doit être populaire » avec des « transports publics massivement développés » et notamment « tendre vers la gratuité des transports ».

À quelques mois des municipales, ce nouveau clash n’engage rien de bon pour une possible alliance dès le 1er tour entre Grégory Doucet et LFI pour les municipales. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon laisse de plus en plus entendre qu’il pourrait partir seul…

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