Pas question pour Nathalie Perrin-Gilbert de faire de la figuration dans le match qui pourrait se jouer entre Grégory Doucet et Jean-Michel Aulas, dans la course à la mairie de Lyon.

Entre le premier, en tournée pour présenter son bilan et le second, qui hésite à se lancer dans la bataille mais appelle à l’union des mécontents, la tête de file de Lyon en commun, ex-maire du 1er, ex-adjointe à la culture, mais toujours élue de la majorité écologiste et de gauche, avance.

Lorsqu’elle n’est pas dans le 8e, le 3e ou le 7e arrondissement pour aller à la rencontre des Lyonnais, la candidate travaille son programme. Ce mercredi matin, elle donne rendez-vous pour évoquer la potentielle disparition de la ZFE votée à l’Assemblée et aborder, loin des « commentaires politiciens », le « vrai sujet ». Celui des mobilités, enjeu clé des prochaines élections.

« Si la Ville de Lyon doit le financer, elle le fera »

Elle dit : « La ZFE qui devait être un outil de santé publique pour améliorer la qualité de l’air est devenue, avec les écologistes, un sujet de crispation, parce qu’ils en ont fait un moyen de faire reculer la place de la voiture en ville ». A ses côtés, le président du groupe Métropole en commun, Mathieu Azcué ajoute : « Il n’y a pas de bons ou de mauvais habitants selon leur mode de déplacement. Il y a des habitants qui ont besoin de se déplacer. »

Première promesse de campagne : prendre « le chemin de la gratuité » pour tous dans les transports en commun. Cela commencera pour les plus de 65 ans, via la carte seniors. Gratuité aussi les jours de canicule et pics de pollution ainsi que les week-ends précédant les fêtes de fin d’année.

« Si la Ville de Lyon doit le financer, elle le fera. » A ceux qui objecteront que c’est un sacré budget, elle rétorque : « On a bien été capable de mettre un demi-million d’euros sur le vélo.  » Autre proposition, « la construction d’ici à 2032 de 2500 places dans les parcs relais pour inciter les Grands Lyonnais à utiliser les transports en commun.

« Ce qui ne marche pas, il faudra le réaménager »

Elle est terre à terre. « On est tellement concentré sur ‘‘demain, ce sera mieux’’ que l’on oublie le présent. » Elle pense aux seniors qui n’arrivent plus à marcher sur les trottoirs en travaux, aux commerçants, pour qui elle va débloquer un fonds d’urgence de 3,5 millions d’euros , mais aussi aux Atsem qui n’ont pas les moyens de vivre à Lyon et peinent à rejoindre la ville, quand il faut embaucher à 6 heures.

Il y a peu, elle rencontrait le président de l’Association pour le développement de la Presqu‘île de Lyon, (ADPL), Maxime Le Moing, co-listier d’Etienne Blanc (LR) en 2020. Devant lui, elle a pris l’engagement d’organiser une consultation, en juin 2026 sur la ZTL. « Il n’y aura pas de dogme, seulement une valeur d’usage. Ce qui fonctionne, nous le garderons. Ce qui ne marche pas, il faudra le réaménager. »

« Je ne veux pas d’une ville qui ressemble à un Disneyland »

C’est à ce crible qu’elle passera les politiques publiques menées par les écologistes. Quitte à casser certaines Voies lyonnaises ou à revoir des plans de circulation, comme à Monplaisir ou Saint-Just… Rien n’est gravé dans le marbre. Ni le TEOL. Ni le projet Rive droite, dont les images de synthèse représentent l’eldorado de la ville verte. « Je ne veux pas d’une ville qui ressemble à un Disneyland. »

Encore un tacle au maire de Lyon qu’elle accuse de construire « une ville de l’entre-soi ». Un autre à Jean-Michel Aulas, décrit comme un symptôme de la droite et du centre qui se cherche un candidat tandis que les Lyonnais, désemparés, se cherchent un « guide. Jean-Michel Aulas se réveille à un an des élections après avoir profité du système. Il n’y a pas si longtemps, il posait aux côtés de Bruno Bernard pour l’Aréna… »