Les États-Unis ont une nouvelle fois empêché, mercredi 4 juin, le vote d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » dans la bande de Gaza, en faisant usage de leur droit de véto. Cette résolution réclamait aussi la levée « immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle » et la libération sans condition des otages.
Soumise au vote par les dix membres non permanents du Conseil, elle a recueilli 14 voix pour et une seule contre, celle des États-Unis. Dorothy Shea, l’ambassadrice américaine par intérim à l’ONU, a justifié son vote, en jugeant cette résolution « inacceptable pour ce qu’il dit et inacceptable pour ce qu’il ne dit pas », estimant qu’elle « saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas ».
Même si les États-Unis ont déjà bloqué à plusieurs reprises des projets de résolution de l’ONU concernant la guerre entre le Hamas et l’État hébreux depuis l’attaque du 7 octobre 2023, c’est actuellement la première fois qu’ils le font depuis le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump. Les Russes et les Chinois, de leur côté, ont aussi opposé leur véto à d’autres projets de résolution.
« Nous serons tous jugés par l’Histoire »
Alors que l’ONU dénonce depuis plusieurs mois les restrictions imposées par Israël sur l’aide humanitaire, l’État hébreu ne laisse passer toujours qu’une quantité limitée de camions. Les incidents de ces derniers jours lors de distributions, organisées par la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les États-Unis, qui ont fait plusieurs dizaines de morts, ont accentué la pression sur l’État hébreu.
« Nous serons tous jugés par l’Histoire sur ce que nous avons fait pour stopper ce crime contre le peuple palestinien », a déclaré, mardi, Riyad Mansour, l’ambassadeur palestinien aux Nations unies, appelant le Conseil de sécurité à agir. Danny Danon, son homologue israélien, a lui fustigé, mercredi, une résolution qui « ne fait pas avancer l’assistance humanitaire », jugeant qu’ « elle la sape », « ignore un système qui fonctionne pour favoriser un objectif politique » et « ignore la seule partie qui met toujours en danger les civils de Gaza : le Hamas ».
La dernière résolution votée par le Conseil de sécurité de l’ONU sur la guerre entre le Hamas et Israël remonte à juin 2024 : il s’agissait du soutien à un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d’otages. Un cessez-le-feu qui s’est finalement matérialisé qu’en janvier 2025.