© Denis Meynard - Arnaud van Robais et son fils Alexandre devant le tribunal de commerce de Saint-Etienne.

© Denis Meynard – Arnaud van Robais et son fils Alexandre devant le tribunal de commerce de Saint-Etienne.

« C’est une décision qui nous honore et qui nous oblige », a réagi Arnaud van Robais mercredi 4 juin à l’annonce du choix du groupe de Saint-Just-Saint-Rambert qu’il préside pour la reprise de Verney-Carron.

Si le premier magistrat stéphanois, Gaël Perdriau, a salué « une excellente nouvelle pour Saint-Étienne, pour ses salariés et pour notre tissu industriel », FN Browning, dont l’offre n’a pas été retenue, a, de son côté, exprimé sa « surprise compte-tenu de la qualité de notre offre soulignée par l’avis favorable de l’ensemble des intervenants. »

Ajoutant : « Nous allons maintenant étudier le jugement avec attention (…) Quoi qu’il en soit, nous souhaitons le meilleur aux travailleurs de l’entreprise ».

Rivolier prendra possession de Verney-Carron jeudi 5 juin

Rivolier prendra possession dès jeudi de l’entreprise dont les salariés étaient majoritairement en activité partielle depuis décembre. Il va constituer une société commune (dont il détiendra 65 %) avec le familiy office tchèque RSBC, propriétaire des fabricants d’armes de petit calibre slovène Arex et autrichien Steyr.

Son offre, qui reprend 55 des 67 salariés, a été préférée à celle de l’industriel belge de l’armement terrestre FN Browning, qui proposait d’en conserver 50. En 2024 les groupes Rivolier et FN Browning ont réalisé respectivement un chiffre d’affaires de 131 millions d’euros avec 280 salariés, et de 934 millions avec 3 100 salariés.

Dans sa décision, qui avait été mise en délibéré à l’issue de l’audience de mercredi dernier, le tribunal estime que « les deux projets sont incontestablement sérieux et réfléchis, qu’ils paraissent réalisables au regard des prévisions d’exploitation et d’investissement ».

Il constate que Rivolier, en tant que distributeurs des armes de chasse et de tir, ainsi que des flash-ball fabriqués par Verney-Carron, a « une très bonne connaissance de la société, de ses produits, de ses compétences et qu’il indique avoir des commandes en attente de fabrication pour des volumes importants ».

Rivolier et Verney-Carron cumulent 400 ans d’expérience

Le tribunal exprime par ailleurs son attachement à ce que « le patrimoine, le savoir-faire, les marques et autres droits de propriété intellectuelle, les emplois directs et indirects etc… dans le secteur stratégique de la filière armurière (chasse et défense) soient conservés en France et plus particulièrement sur le territoire stéphanois où s’inscrit le projet Rivolier ».

On notera que Rivolier, née en 1830, et Verney-Carron, fondé en 1820, cumulent ensemble 400 ans d’existence.

Pour le groupe familial de Saint-Just-Saint-Rambert, héritier de l’entreprise stéphanoise Rivolier qui a fabriqué des armes de chasses de 1830 à 1963, avant de se concentrer sur le métier de distributeur d’armes à feu, 2025 est l’année du retour à une production industrielle car il s’apprête à boucler dans les prochaines semaines la prise de contrôle majoritaire (75 %) du fabricant français de drones Hexadrone.