Par

Ludivine Caporal

Publié le

4 juin 2025 à 17h18

« Moi, maire de Lyon… ». La candidate aux municipales de 2026, Nathalie Perrin-Gilbert, a dévoilé les premiers engagements qu’elle compte prendre (ou défendre au conseil métropolitain) concernant les mobilités en cas d’élection à la tête de la Ville.

Gratuité des transports TCL, possible réaménagement de la Zone à Trafic Limité (ZTL), moratoire sur les Voies Lyonnaises, conservation du stationnement différencié, remise en cause du TEOL… Voici les annonces faites par l’ancienne maire du 1er arrondissement et son bras droit, Mathieu Azcué (groupe Lyon en commun).

La gratuité des TCL, « une question de choix »

C’est la proposition phare de Nathalie Perrin-Gilbert, qu’elle avait déjà publiquement annoncée : la gratuité des transports en commun pour tous, notamment pour « répondre aux enjeux de santé publique ». Une mesure qui serait mise en place par pallier et dont le chiffrage est « en train d’être étudié ».

Mon engagement immédiat sera la gratuité pour les plus de 65 ans et pour tous lors des épisodes de canicule, des pics de pollution et des week-ends de décembre pour donner un coup de pouce aux commerçants. Le but est de tester, d’expérimenter et d’y aller par étapes, comme ce qui a été fait à Montpellier, avant d’étendre la gratuité à toute la population. Ce sera un véritable chemin.

Nathalie Perrin-Gilbert

Interrogée quant au coût important que cela pourrait représenter, l’ex-adjointe à la Culture et actuelle conseillère municipale et métropolitaine ne se démonte pas. « À un moment donné, on a bien été capable de mettre un demi-milliard d’euros dans le vélo à la Métropole. Tout est une question de choix ! ».

Un bilan un an après et des concertations autour de la ZTL

Si élue, Nathalie Perrin-Gilbert souhaite également s’emparer d’un sujet brûlant : la Zone à Trafic Limité (ZTL).

Officiellement mise en place d’ici quelques jours en Presqu’île, cette mesure des écologistes, très critiquée par nombre de Lyonnais, fera l’objet d’un « bilan » un an après, de juin à octobre 2026. « On consultera les habitants, les commerçants et les associations, on se concertera avec eux pour voir ce qui fonctionne, ce qu’il faut réaménager, s’il y a des points de blocage… »

Et en cas de rejet massif de la population ou de chaos total, la candidate se dit même prête à « une suppression », « même si ce n’est pas ce que je souhaite car je suis pour la limitation de la circulation en centre-ville », ajoute-t-elle.

Mathieu Azcué est le président du groupe métropolitain de Nathalie Perrin-Gilbert, Lyon en commun.
Mathieu Azcué est le président du groupe métropolitain de Nathalie Perrin-Gilbert, Lyon en commun. (©Ludivine Caporal/actu Lyon)Une pause des Voies Lyonnaises

Concernant les Voies Lyonnaises, ces « autoroutes » à vélo imaginées et financées par la Métropole et dont les travaux sont loin d’être terminés, Nathalie Perrin-Gilbert et Mathieu Azcué annoncent vouloir y mettre un stop. Du moins temporairement.

On finira seulement les coups partis. C’est tout. Après, on fera un moratoire. On n’y est pas opposés, on avait même les Voies Lyonnaises dans notre programme en 2020. Mais il faut refaire des concertations avec les habitants et repenser la démocratie participative autour de ce projet. Quand des gens vivent à un endroit et vous expliquent par A+B que tel aménagement pose problème tout en vous proposant une alternative, il faut les écouter.

Nathalie Perrin-Gilbert et Mathieu Azcué

Des mesures gardées et des projets remis en cause

En parallèle de ces trois mesures phares, la candidate livre quelques ambitions supplémentaires concernant les mobilités sur le territoire lyonnais et métropolitain.

Celle-ci affirme par exemple vouloir continuer d’appliquer le stationnement différencié en fonction du poids du véhicule, mis en place par la municipalité de Grégory Doucet, ou encore remettre en question le projet du TEOL (tramway express de l’ouest lyonnais).

« Je n’ai pas envie que Lyon soit un laboratoire »

« En tout cas, on est pour l’intermobilité et rien n’est gravé dans le marbre, il faut s’adapter aux habitants et aux usages tout en gardant en tête les enjeux de santé publique », assurent Nathalie Perrin-Gilbert et Mathieu Azcué, qui en profitent pour tacler la majorité.

« Aujourd’hui on a un maire qui s’est posé sur le registre de la morale et une majorité écologiste qui a réussi, en opposant les usagers, à crisper tout le monde sur des sujets qui auraient pu faire consensus. Il y a une réelle nécessité politique de construire un nouveau modèle de vivre en ville, mais je n’ai pas envie que Lyon soit un laboratoire. J’ai envie que Lyon reste une ville dans laquelle on vit, dans laquelle on travaille. Je ne serai pas là pour appliquer la politique d’un parti et pour montrer à quel point je le fais bien », conclut-elle en faisant référence à ses ex-alliés écologistes.

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