« Le Lego est un jouet universel et accessible, tout le monde le connaît et a des liens avec. Avec cette exposition, je veux permettre au plus grand nombre de se connecter avec l’art », explique l’artiste américain basé à New York, Nathan Sawaya, exceptionnellement présent pour le lancement de son expo « The art of the brick » à Marseille, le 120e stop de cette manifestation artistique en célèbres briques.
« Je suis ravi d’être à Marseille, très heureux et très excité, je n’étais jamais venu, c’est la plus vieille ville de France, je suis très content qu’on ait pu enfin venir. » Et pour l’occasion, l’artiste a même produit une œuvre « en deux jours » : la réplique en Lego du phare mystérieux de Banksy découvert sur un mur dans le quartier des Catalans il y a quelques jours, sans oublier la borne urbaine qui va avec sur le trottoir.
Un dinosaure de 80 020 pièces et des portraits pop art
Dans un espace de 1 000m² rue Saint-Ferréol (1er), le public déambule sur deux étages pour découvrir des œuvres colorées et impressionnantes mais surtout très diversifiées. « Je joue avec Lego depuis tout petit, dans les années 70, et j’en explore les possibilités artistiques depuis 15 ans. » Des jeux de perspectives, des trompe-l’œil, « des lignes droites qui deviennent des courbes », des sculptures monumentales monochromes rouges, bleues ou jaunes essentiellement, « les principales couleurs de Lego de mon enfance.«
Des œuvres sur la condition humaine, une salle des crânes psychédélique, un T-rex géant de 6 mètres de long fabriqué avec plus de 80 000 pièces, spécialement dédié aux enfants dans une pièce à part. Ou encore des portraits, façon pop art, de Bob Dylan, Janis Joplin et Jimi Hendrix, de plus de mille pièces chacun. Mais aussi et surtout des répliques d’œuvres d’art connues que l’artiste apprécie particulièrement.
La salle des crânes psychédélique de l’expo en Lego, « The art of the brick ». / Philippe LAURENSONDes répliques de chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art
Les chefs-d’œuvre se succèdent : la Joconde de Vinci, Le cri de Munch, le David de Michel-Ange, clin d’œil aussi à Marseille, Le baiser de Klimt. Ou même La nuit étoilée de Van Gogh. « Quand je réalise une réplique, j’étudie en profondeur l’œuvre originale. Pour les autres, les idées me viennent souvent quand je voyage. Je fais un plan, j’ai une vision, je colle chaque brique l’une après l’autre.
Mes travaux doivent aussi pouvoir voyager sans se casser donc je colle beaucoup ! C’est un procédé artistique très lent : c’est presque thérapeutique, je réalise pièce par pièce mes œuvres chez moi en musique avec énormément de patience », nous raconte Nathan Sawaya. Pour chaque œuvre, le nombre de briques utilisées est indiqué et un message est délivré par l’artiste. Il y raconte ses sources d’inspiration ou transmet ses idées, ses punchlines de vie. « Les rêves se construisent… une brique après l’autre. »
Des répliques de chefs-d’œuvre en Lego par Nathan Sawaya. / Photo Philippe LAURENSONUne nouvelle salle dans l’expo marseillaise
En plus de la réplique du Banksy des Catalans, l’expo marseillaise comporte une autre nouveauté. Une salle réservée à la collaboration avec le photographe australien Dean West. Ce dernier réalise des photos hyperréalistes à travers notamment des décors californiens.
Dans chaque photo grand format un élément est détourné en briques et sort de la photo pour trôner dans la pièce devant ou à côté du cliché en grandeur nature. Une mise en abyme qui joue encore une fois pour amuser le visiteur, l’inspirer et l’enchanter. Une immersion grandeur nature dans le monde du jouet le plus célèbre qui va ravir toutes les générations.
Jusqu’en septembre. 45 rue Saint-Ferréol, à Marseille (1er). Tous les jours (sauf le mardi) de 10 h à 19 h 30. Tarifs 10,90 € enfant/13,90 € adulte. Gratuit pour les moins de 4 ans. theartofthebrickexpo.com/marseille.