Opposés au champion d’Europe en titre en demi-finale de la Ligue des nations, les Français passent un test grandeur nature jeudi soir à Stuttgart.

Quel est l’enjeu de ce rendez-vous ?
Une qualification en finale de la Ligue des nations, tout simplement. Déjà victorieuse de cette compétition en 2021, après avoir notamment battu la Roja d’un certain Luis Enrique en finale à San Siro (2-1), l’équipe de France retrouve un adversaire qu’elle connaît par cœur (20h45, TF1). Et au passage une Espagne tenante du titre depuis sa victoire en 2023. La demi-finale perdue (2-1) à l’Euro en juillet dernier à Munich reste encore dans les esprits français, forcément revanchards et désireux de prouver que les Espagnols ne sont pas au-dessus d’eux.

L’affiche fait saliver car elle offre un plateau de stars, Mbappé, Dembélé, Doué et Olise d’un côté, face à Yamal, Olmo, Pedri ou encore Ruiz. Mais aussi une opposition de style très marquée, entre des Bleus pragmatiques, verticaux et solides, contre des Espagnols techniques, créatifs et désireux de garder la possession de balle. Le vainqueur retrouvera l’Allemagne/Portugal dimanche soir à Munich. Le perdant devra se coltiner un match (inutile) pour la 3e place à Stuttgart.

Dans quel état débarquent les Bleus en Allemagne ?
Entre joie, dynamisme et états de forme disparates. Si les cinq champions d’Europe du PSG (Dembélé, Doué, Barcola, Zaïre-Emery, Hernandez) ont apporté de la légèreté et des sourires lundi soir lors de leur arrivée à Clairefontaine, les Bleus, rassemblés depuis vendredi, doivent jongler avec des états physiques différents. Entre ceux qui sont en congés depuis la mi-mai avec la fin des championnats et ceux encore sur le pont avec les coupes d’Europe, le staff a tenté de veiller à garder un groupe concerné et sous pression.

Une nouvelle défaite contre l’Espagne n’est pas envisageable du côté de Deschamps, reste à savoir la fraîcheur dont pourra bénéficier son équipe. Ce sera l’une des clés de ce choc face à deux mastodontes du football européen et mondial. Après la révolte et le sursaut d’orgueil en mars face à la Croatie (défaite à Split et victoire à Saint-Denis synonyme de qualification au Final Four) dans un Stade de France incandescent, le voyage à Stuttgart en dira plus sur l’esprit qui anime les partenaires de Kylian Mbappé dans une saison à rallonge.

Comment s’est déroulée la dernière confrontation entre les deux nations ?
Très mal pour la France avec une élimination logique en demi-finale de l’Euro le 9 juillet 2024 (2-1). Les Bleus sortaient de deux qualifications devant la Belgique et le Portugal, tandis que l’Espagne avait écarté la Géorgie et l’Allemagne pour se hisser dans le dernier carré. Si les partenaires d’un Kylian Mbappé, passé à côté de son championnat d’Europe (blessure au nez, physique entamé), ont ouvert le score grâce à Randal Kolo Muani en début de match (0-1, 9e), la suite fut moins réjouissante.

À 16 ans, Lamine Yamal a fait son entrée dans la cour des très grands avec un but fabuleux dont se souvient encore Adrien Rabiot, promené sur cette action par le prodige du Barça (1-1, 21e). Logiquement, les Espagnols, plus frais et plus mobiles, ont pris les devants avec un deuxième but inscrit par Dani Olmo (2-1, 25e). Avec des leaders entamés (Mbappé, Griezmann, Tchouaméni, Kanté…) et un jeu trop restrictif, les Bleus ont cédé face à plus fort. Dans la foulée, l’Espagne, sélection au jeu le plus séduisant d’une compétition décevante dans sa globalité, a trôné sur le toit de l’Europe en disposant de l’Angleterre en finale (2-1). 

Quelle équipe Didier Deschamps va-t-il aligner ?

Si l’on se fie à l’ultime mise en place tactique des Bleus de mercredi soir sous la pluie de Stuttgart, l’équipe de France devrait être résolument offensive face aux Espagnols. Dans un système en 4-2-3-1, évolutif à la perte de balle, Didier Deschamps devrait lancer deux champions d’Europe du PSG, Ousmane Dembélé et Désiré Doué. Le premier serait placé à droite, le deuxième à gauche, encadrant Kylian Mbappé. Michael Olise, excellent contre la Croatie en mars, serait attendu en numéro 10 avec un milieu composé de Koné et Rabiot. Derrière, au regard des nombreux forfaits (Koundé, Upamecano, Saliba), trois titulaires, Deschamps devrait tenter le bizuth Pierre Kalulu à droite, Théo Hernandez gauche et une charnière Konaté-Lenglet, devant Mike Maignan.

Le 11 probable de l’équipe de France : Maignan – Kalulu, Konaté, Lenglet, T. Hernandez – Koné, Rabiot – Dembélé, Olise, Doué – Mbappé (cap)

Pourquoi les supporters français sont-ils aussi nombreux ?
C’est à la fois réjouissant et étonnant. Mais cela témoigne toujours d’une chose, les Bleus sont toujours autant aimés et suivis par leur public. Après un Euro 2024 décevant sur le plan du jeu mais réussi en termes d’objectif – avec une 4e demi-finale en six tournois sous l’ère Deschamps – des questions se sont posées sur l’amour des supporters français envers leur sélection. En mars dernier, les 80.000 places au Stade de France ont été prises d’assaut pour le match qualificatif au Final Four de la Ligue des nations contre la Croatie. Idem pour le court déplacement en Allemagne cette semaine. Jeudi soir, 16.842 supporters des Bleus garniront la Stuttgart Arena. C’est un record dans l’histoire de la sélection et tout simplement le plus gros contingent des demi-finalistes de cette compétition, hors Allemagne, pays hôte. À titre de comparaison, les Espagnols seront 5.564 et les Portugais 9.356. Dans les tribunes, la victoire française s’annonce déjà éclatante. Sur le terrain, c’est une autre histoire.

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