Ses symptômes ont été ignorés. À l’automne 2005, Jodie Guerrero, alors trentenaire, ressent une douleur intense et lancinante dans son bras droit. Elle découvre également une grosseur dans son sein et consulte alors plusieurs médecins. Toutefois, les professionnels de santé ne s’inquiètent pas. « On m’a dit que ce n’était qu’un ganglion lymphatique réactif, rien de grave. Mais une petite voix au fond de moi me disait que quelque chose n’allait pas. »

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Elle remet alors en doute ce diagnostic et consulte en l’espace d’une année 21 médecins différents dans plusieurs cliniques. Tous écartent ses symptômes. « On me disait que j’étais hypocondriaque. Certains médecins étaient vagues, d’autres m’ont prescrit des antibiotiques et m’ont fait sortir de leur cabinet. L’un d’eux a même suggéré que c’était peut-être dans ma tête. Mais je savais que quelque chose clochait », se souvient la patiente, aujourd’hui âgée de 53 ans, citée par le Mirror.

Chimiothérapie et radiothérapie

Au fil des mois, la douleur se propage à son dos et sa jambe s’engourdit. Elle ne ressent également plus de sensation en urinant. « J’avais constamment mal, j’étais anxieuse, déprimée et, honnêtement, j’avais envie d’abandonner. Je me souviens avoir prié pour mourir dans mon sommeil et être épargnée par cette souffrance. »

Finalement, en septembre 2006, le diagnostic tombe et elle apprend qu’elle souffre d’un lymphome folliculaire non hodgkinien à cellules B de stade 4. « J’ai pleuré quand ils nous l’ont annoncé. Ils ont dit : ‘Nous avons une excellente nouvelle ! Nous savons de quel type de cancer il s’agit et comment le traiter’. Je ne comprenais pas pourquoi c’était une bonne nouvelle jusqu’à ce qu’on m’explique que parfois, on ne sait même pas où le cancer a commencé. Mais j’étais encore au stade 4. Il était partout. »

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Ce cancer agressif du sang avait rongé son épaule, endommagé son sacrum et son os iliaque droit et écrasé son nerf S1. « Si on l’avait détecté au stade 1, j’aurais peut-être eu seulement besoin d’une radiothérapie. Mais à cause du retard de diagnostic, j’ai dû suivre une chimiothérapie, une radiothérapie, puis une greffe de moelle osseuse pour survivre ». En 2007, Jodie se trouvait en rémission mais les symptômes sont réapparus l’année suivante. En décembre 2014, les médecins constatent que le cancer avait envahi un nerf spinal. Elle découvre alors qu’elle souffre d’un nouveau cancer, la myélodysplasie (SMD).

52 comprimés par jour

Au total, elle subit 94 doses de chimiothérapie et de radiothérapie. « Je prends maintenant 52 comprimés par jour, avec des perfusions de plasma hebdomadaires. Ma survie est un véritable miracle. Il n’y avait que 5 % de chances de guérison avec la greffe. Mais me voilà, plus de dix ans plus tard, toujours sans cancer. »

Aujourd’hui, la mère de famille souffre de multiples soucis de santé comme des maladies chroniques, des lésions du système nerveux central, un lymphœdème, des effets secondaires persistants liés à la chimiothérapie et des immunosuppresseurs. « Mon système immunitaire est complètement désactivé pour que les cellules de moelle osseuse de mon donneur n’attaquent pas mon corps. Les médicaments me maintiennent en vie, mais ils me rendent aussi vulnérable à tout. »