Le plan Ecoles de Marseille (Bouches-du-Rhône), qui mobilisera 1,2 Mds € pour rénover ou construire 188 écoles municipales d’ici 2031, se déploie. D’ici, fin 2025, la SPLA-IN, dite Société publique des écoles marseillaises (Spem), aura engagé des études ou des travaux pour près de la moitié d’entre elles. L’annulation par le tribunal administratif de Marseille, le 21 janvier 2025, de l’accord-cadre la liant à la Ville au motif qu’elle n’a pas la compétence sur la maintenance, ne l’a pas arrêtée dans son élan.

De même, la résiliation en début d’année pour motif d’intérêt général du marché global de performance (MGP), attribué en 2022 au groupement composé de l’entreprise Percassi et de l’agence Battesti Associés pour réhabiliter le groupe scolaire Saint-André-la-Castellane, est un aléa dont la municipalité s’est efforcée de diminuer l’impact en aménageant une nouvelle école maternelle et une cuisine avec des constructions modulaires. La cure de jouvence de la construction de type Geep [bâtiment assemblé sur une structure métallique préfabriquée, NDLR] devait être finalisée à la rentrée prochaine. Elle le sera à la mi-2027. La Spem a lancé un appel à candidatures pour sa déconstruction et sa reconstruction via un MGP (coût : 14,2 M€ HT). Restée trop longtemps à l’air libre, la structure ne sera pas conservée.

Succès

Ce report ne doit pas faire oublier les succès. A ce jour, la Spem a réceptionné trois réhabilitations Geep : les groupes scolaires Malpassé, Aygalades et Emile-Vayssière. Pour cette dernière opération, réalisée en vingt-huit mois (coût des travaux : 15 M€ HT) en association avec l’agence Chabanne, GCC Provence a d’ailleurs été lauréat, le 25 avril, des Clés d’or pour la région Paca. Le jury, auquel participait « Le Moniteur », a loué le recours à la géothermie et le parti pris d’habiller la structure métallique originelle du bâtiment principal, après son curage et son désamiantage, avec des façades à ossature bois posées sur des éléments maçonnés au sol. La toiture, dont l’étanchéité a été renouvelée, a aussi été gardée en l’état. Au total, quatre bâtiments ont été déconstruits et quatre ajoutés : un gymnase et un bâtiment réservé aux logements de fonction, tous deux en ossature bois ; une extension en maçonnerie ; et un petit bâtiment de locaux techniques. Le projet totalise 2 096 m2 réhabilités et 2 709 m2 neufs.

« Même si nous privilégions la rénovation, nous regardons la situation de l’école, son orientation et son état. Nous avons ainsi décidé de reconstruire le groupe scolaire Geep des Chartreux. Le site, extrêmement contraint, ne laissait pas d’autre choix », explique Nicolas Andreatta, directeur général de la Spem. En revanche, pour quatre autres groupes scolaires du même type (Cité-Azoulay, Etienne-Milan, Rosière-Figone et Saint-Louis-du-Rove), la société d’aménagement compte utiliser la procédure de dialogue compétitif pour faire le meilleur choix entre rénovation et reconstruction. Le lauréat du MGP pour ces opérations devrait être désigné au premier trimestre 2026.

De manière générale, la Spem actionnera tous les leviers disponibles pour accélérer les projets quel que soit le mode de dévolution des marchés. Ainsi, les dialogues compétitifs nécessaires à la passation des MGP se dérouleront en un tour. Par ailleurs, des primes de conception seront versées pour les rendus intermédiaires comme le réclamaient les équipes de maîtrise d’œuvre s’engageant dans ces procédures.