Suspectés d’avoir aspergé de peinture verte cinq lieux juifs dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 mai à Paris, des Serbes sont présentés, ce jeudi 5 juin, à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. Si le nombre précis de suspects présentés n’est pas encore connu, trois hommes avaient été interpellés lundi dans les Alpes-Maritimes, alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le mur des Justes du Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant de la communauté juive, situés dans le 4e arrondissement de la capitale, ont été aspergés de peinture verte, ainsi qu’une synagogue dans le 20e arrondissement. Les faits ont été découverts au petit matin par des policiers en patrouille et l’enquête a été confiée par le parquet de Paris à la Sûreté territoriale pour dégradations commises en raison de la religion.
La piste d’une ingérence étrangère
Les caméras de surveillance du Mémorial et de deux synagogues ont capté des images de plusieurs hommes vêtus de noir. Aucun message ni revendication n’ont été trouvés sur les lieux pris pour cibles.
La piste d’une opération de déstabilisation venue de l’étranger est envisagée par les enquêteurs, selon une source proche du dossier, à l’image de celle des « mains rouges » de mai 2024. Dans cette affaire, trois Bulgares, soupçonnés de les avoir peintes, ont été mis en examen et placés en détention provisoire en fin d’année dernière. Les tags de mains rouges, symbole pouvant être lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah (Cisjordanie) en 2000, ont été analysés par les services de sécurité comme une opération d’ingérence de la part de russophones.
À l’automne 2023, deux Moldaves ont également été interpellés pour avoir tagué des étoiles de David sur des façades d’immeubles parisiens, dans une autre opération présumée d’ingérence.