La reconnaissance d’un État palestinien serait «un mauvais signal», a déclaré jeudi 5 juin le chef de la diplomatie allemande, alors que plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni et le Canada ont dit l’envisager.

L’Allemagne continue d’afficher son soutien à Israël et à serrer la vis sur la question de la reconnaissance de l’État palestinien. Accompagné de son homologue israélien, le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a qualifié de «mauvais signal» la reconnaissance de l’État Palestinien. Estimant «clair» la position de l’Allemagne sur la situation, Wadephul a ainsi pris le contrepied de la France, du Royaume-Uni et du Canada qui disent l’envisager.

S’alignant sur la position du chancelier Friedrich Merz, le ministre a exhorté Israël à autoriser davantage d’aide humanitaire à Gaza, mais a également indiqué que «l’Allemagne continuera à livrer des armes à Israël », soulignant que l’État juif devait se défendre.

Un malaise lié à l’histoire

«Ce processus doit être mené à bien dans le cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens avant que nous puissions reconnaître un État palestinien, et nous estimons qu’une reconnaissance actuelle de l’État palestinien serait un mauvais signal», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin, aux côtés de Gideon Saar.

Dernièrement, le ministre des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement ferme de Berlin envers Israël, dans un pays toujours hanté par sa responsabilité dans la Shoah. Une posture qui illustre les dilemmes qui traversent la politique étrangère allemande, entre soutien inconditionnel à Israël hérité de l’histoire, et pression internationale croissante en faveur de la fin des hostilités à Gaza.