Par

Fabien Binacchi

Publié le

5 juin 2025 à 18h34

Ce week-end, dès ce vendredi 6 juin 2025, et le suivant, 10 000 nageurs s’élanceront pour un défi unique dans la rade de Marseille : le Défi Monte-Cristo. Une série de courses Dantès(ques) inspirées par l’évasion, depuis le Château d’If, du héros du roman d’Alexandre Dumas, incarné à l’écran par Pierre Niney. Une 27e édition qui va fédérer une communauté de sportifs et d’amateurs animés par la même idée du dépassement de soi. Avec des profils qui forcent le respect. Comme le doyen des inscrits, Jean-Claude Paul, un Francilien de 88 ans, et Francismar Siviero, un septuagénaire opéré du cœur, avec qui actu Marseille a pu échanger avant la course. Entretien.

Francismar Siviero est en visite à Marseille pour la première fois de sa vie. Et ce Brésilien de 70 ans découvrira la deuxième ville de France par la mer. Un saut dans le grand bain pour celui qui nage assidûment depuis qu’il a 18 ans, à l’occasion du Défi Monte-Cristo. Il le relèvera à travers le parcours de 2,5km, sans palme, ce samedi 7 juin 2025.

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Un challenge personnel, pour cet homme qui a survécu à une opération du cœur, mais aussi engagé. Son projet, baptisé « Nager à travers les cartes postales », qu’il partage notamment sur Instagram, l’emmène à parcourir le monde pour « promouvoir la santé, le respect de l’environnement et l’accès démocratique au sport ».

Actu : Pratiquer la natation à ce niveau-là et surtout dans un défi aussi intense que celui-là ressemble à un exploit vu ce que vous avez traversé…

Francismar Siviero : J’ai dû effectivement faire face à certains défis importants, des problèmes cardiaques. Il y a eu une période où ma condition physique était très compromise. Mais, c’est justement à ce moment-là que la natation est devenue une forme de renaissance. Elle m’a non seulement aidé à me rétablir, mais elle est aussi devenue un véritable mode de vie.

Vos médecins vous encouragent-ils dans cette pratique du sport ? Il n’y a pas de contre-indications ?

F. S. : Mes médecins me suivent de près et ils m’ont toujours encouragé à continuer à nager. La pratique régulière d’une activité physique, surtout en milieu naturel, a largement contribué à ma rééducation. Je fais des examens réguliers et je suis rigoureusement les recommandations médicales. Pour moi, cette activité sportive est une manière sûre et efficace de garder le corps et l’esprit en bonne santé.

Comment vous préparez-vous à ce genre d’événements ?

F. S. : Je m’entraîne cinq fois par semaine à la piscine olympique du Parc sportif de l’Université catholique pontificale, à Porto Alegre. Je fais aussi deux séances hebdomadaires de musculation, ainsi qu’une marche quotidienne de 4 km en compagnie de mon épouse, Soraya Siviero, biologiste, qui est aussi la rédactrice et la photographe du projet.

En quoi consiste votre projet ?

F. S. : « Nager à travers les cartes postales » allie sport, conscience environnementale et inclusion sociale. L’idée est de nager dans des lieux emblématiques à travers le monde pour promouvoir la santé, le respect de l’environnement et l’accès démocratique au sport. Chaque étape véhicule un message : chacun peut dépasser ses limites et puiser sa force dans la connexion avec la nature.

Cette course, à Marseille, était un passage obligé ?

F. S. : Participer au Défi de Monte-Cristo a toujours été un rêve. C’est une course porteuse d’un symbolisme fort, mêlant histoire, dépassement de soi et beauté naturelle. Pour moi, nager ici dépasse la compétition : c’est une expérience qui unit culture et endurance physique. De plus, ce sera la dernière étape de ma tournée européenne en 2025, une manière idéale de clôturer ce chapitre du projet.

Le Défi de Monte-Cristo fait écho à la ténacité du héros d’Alexandre Dumas, qui s’est évadé à la nage du Château d’If, où il avait été injustement emprisonné. Comment cette histoire fait-elle écho en vous ?

F. S. : Elle représente la liberté. Tout comme le personnage d’Edmond Dantès, je vois cette traversée comme un symbole de dépassement personnel. Chaque coup de bras est une célébration de la vie, de la santé retrouvée et de la possibilité de rester inspiré et, je l’espère, d’inspirer les autres. L’évasion du personnage est une métaphore qui résonne avec mon propre parcours, sortir des difficultés pour nager vers la liberté. Avoir la chance de vivre cela symboliquement, exactement à l’endroit décrit par Alexandre Dumas, est pour moi très émouvant.

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