Dans un avis publié en juillet 2022, l’agence américaine chargée des exportations d’équipements militaires, via le dispositif dit FMS [Foreign Military Sales], avait autorisé l’Allemagne à acquérir trente-cinq chasseurs-bombardiers F-35A pour un montant évalué à 8,4 milliards de dollars. Cette somme tenait compte de la livraison de plusieurs types de munitions, dont soixante-quinze missiles de croisière AGM-158B/B-2 JASSM-ER [Joint air-to-surface standoff missile – Extended Range].
Seulement, quand Berlin confirma la commande de ces trente-cinq F-35A, en décembre de la même année, les négociations contractuelles relatives aux AGM-158B/B-2 JASSM-ER n’étaient pas encore finalisées.
« Alors que plusieurs missiles air-air et air-sol ont déjà été commandés avec le F-35, le processus de commande des missiles de croisière JASSM a pris du retard. Il a été lancé il y a quelques jours et un contrat d’achat officiel est désormais attendu pour l’automne de cette année », avait ainsi avancé le quotidien Bild, en mars 2024.
Ce contrat concernant les AGM-158 a-t-il été finalement conclu ? Pour le moment, rien n’a été dit à ce sujet… Mais en attendant, ce 5 juin, le groupe norvégien Kongsberg a fait savoir que l’Allemagne avait l’intention de lui commander des missiles de croisière JSM [Joint Strike Missile] pour sa future flotte de F-35A, dans le cadre d’un accord d’une valeur estimée à 6,5 milliards de couronnes norvégiennes [soit environ 560 millions d’euros].
« Nous sommes ravis d’accueillir l’Allemagne, cinquième pays à choisir le JSM pour sa flotte de F-35. […] Le système de navigation, le domaine de vol et la technologie de reconnaissance automatique des cibles du JSM en font un partenaire idéal pour le F-35 », s’est félicité Eirik Lie, le PDG de Kongsberg Defence & Aerospace, via un communiqué.
Pour rappel, la Norvège, les ֤États-Unis, le Japon et l’Australie ont également choisi le JSM pour leurs flottes respectives de F-35.
Le choix du JSM a été confirmé par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] le 4 juin. L’achat de ce missile doit faire l’objet d’un accord intergouvernemental, qui devrait être rapidement finalisé car Kongsberg s’attend à la signature d’un contrat d’ici « la fin du premier semestre 2025 ». Les négociations sont actuellement menées sous l’égide de l’Autorité norvégienne du matériel de défense [NDMA].
Développé à partir du missile antinavire NSM [Naval Strike Missile] dans le cadre d’une coopération avec l’américain RTX [ex-Raytheon], le JSM a une portée supérieure à 275 km, selon son profil de vol. D’une masse de 416 kg [dont 120 kg pour la charge militaire], il est doté d’un centrale inertielle, d’un dispositif GPS et d’un système de navigation de type TERCOM [TERrain COntour Matching], lequel lui permet de voler à très basse altitude, ainsi que d’un autodirecteur à imagerie infrarouge associé à une base de données sur des cibles potentielles.