Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
5 juin 2025 à 19h45
; mis à jour le 5 juin 2025 à 20h11
Le commissariat de police qui va être inauguré ce vendredi 6 juin 2025 par le Premier ministre, François Bayrou dans le quartier de la Mosson, à Montpellier « n’est pas mixte » selon le syndicat Un1té Police. La police municipale « est mitoyenne ». Voici pourquoi.
La résidence Uranus au coeur de la cité de la Mosson a été entièrement rénovée et c’est dans des locaux flambant neufs, spacieux et lumineux, au rez-de-chaussée-de-chaussée que les policiers nationaux de la Direction interdépartementale de la police nationale –DIPN 34– de la division nord sont opérationnels depuis plus d’un mois déjà.
Deux autres bureaux de police
« Ce bureau de police équivalent aux deux autres, ceux du centre à Jules Ferry, en face de la gare SNCF Saint-Roch et de Lattes, comprend une douzaine de policiers, des gardiens de la paix pour les missions de police secours, un groupe d’appui judiciaire rattaché au Service local de police judiciaire, le Slpj du commissariat central sous la direction d’un commandant et l’officier du ministère public, l’Omp, avec des véhicules bien sûr », explique une source policière à Métropolitain. Des bureaux de police où on peut déposer des plaintes ouverts en semaine de 9h à 18h30 et fermés le week-end et les jours fériés.
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Depuis plusieurs mois, la Ville de Montpellier et la préfecture de l’Hérault présentent ce commissariat comme mixte, c’est à dire abritant dans un même bâtiment les effectifs de la police nationale et ceux de la police municipale. Michaël Delafosse et son adjoint à la sécurité, Sebastien Cote, c’est bien un commissariat de police mixte.
Ce vendredi 6 juin 2024, lors d’un marathon à Montpellier, le Premier ministre, François Bayrou -accompagné de deux ministres d’État- inaugurera donc ce qui est présenté comme un commissariat mixte.
Vidéos : en ce moment sur Actu« Un commissariat mitoyen »
« Ce n’est pas un commissariat mixte, car, comme on peut et comme on pourra le constater, mais un commissariat mitoyen, si on peut dire. En effet, les deux bureaux de police sont séparés de quelques dizaines de mètres, avec deux entrées du public distincts. Une cour intérieure relie les deux bureaux, mais c’est interdit aux visiteurs », révèle ce jeudi, Bruno Bartoccetti, délégué zonal sud du syndicat Un1té, ex-SGP FO.
Pour Lattes, on peut effectivement dire qu’il s’agit d’un commissariat mixte, puisque un seul accès au public permet de se rendre à la fois à la police nationale et à la police municipale.Mais pas pour ce nouveau bureau de police de la Mosson. « De plus, nous avons appris que ce local de quartier de la police municipale ne sera pas occupé en permanence », assure Bruno Bartoccetti.
Le Montpelliérain Bruno Bartoccetti d’Un1té police : « Ce n’est pas un commissariat mixte » (©Métropolitain)
Fort de ce constat, le délégué d’Un1té ne remet absolument pas en question les missions dédiées à ces deux unités : « la police nationale et la police municipale doivent être complémentaires pour lutter contre l’insécurité à Montpellier où la délinquance est forte, et d’ailleurs, d’après mes renseignements, on peut dire qu’il n’y a quasiment aucun dysfonctionnement, notamment entre les unités de nuit ».
Bruno Bartoccetti rappelle toutefois que, « chacun doit respecter ses prérogatives et rester son rôle, la police municipale n’est bien entendu pas là pour remplacer la police nationale. « La DIPN 34- travaille en coopération avec la police municipale et la police métropolitaine des transports de la Ville et la Métropole de Montpellier pour lutter contre les crimes et les délits et c’est salutaire, vraiment. Ces renforts municipaux via des patrouilles diurnes et nocturnes sont précieux pour la police nationale, car, à Montpellier notamment, il manque des effectifs. Chaque enquêteur spécialisé dans les investigations ont, actuellement, 300 dossiers en moyenne chacun à gérer, ce qui veut dire que des enquêtes traînent en longueur, ce qui n’est pas bon pour les victimes. Et ce qui signifie que des auteurs échappent à la justice », analyse Bruno Bartoccetti.
Le délégué zonal du syndicat Un1té loue le travail professionnel et l’investissement important des policiers nationaux et annonce que des renforts arriveront sans doute en septembre prochain dans l’Hérault. Mais il prévient : « combien en tout ? on ne le sait pas encore, mais ils ne seront pas assez nombreux pour compenser les policiers en arrêt maladie et qui vont partir à la retraite. Et les nouveaux policiers seront dispatchés dans les commissariats de Montpellier, Béziers, Sète est Agde ».
Peut-être que le Premier ministre livrera ce vendredi, en coupant le ruban tricolore du commissariat de la Mosson, le nombre re exact de nouveaux policiers nationaux affectés dans l’Hérault à l’automne ? Quant à la Ville et la Métropole de Montpellier, elle a lancé une campagne de recrutement depuis ces derniers jours pour étoffer certaines unités. À bon entendeur !
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