Par
Emilie Salabelle
Publié le
6 juin 2025 à 10h26
La thèse d’une tentative de déstabilisation venue de Russie se renforce. Après les jets de peinture verte découverts sur le Mémorial de la Shoah, plusieurs synagogues et un restaurant de la capitale, trois hommes de nationalité serbe ont été inculpés et écroués à Paris jeudi 5 juin 2025 dans la soirée. Ils sont suspectés d’avoir dégradé les lieux juifs avec de la peinture verte le week-end dernier « dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère », a appris l’AFP de source judiciaire vendredi 6 juin.
Des commanditaires sans conscience des enjeux politiques
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs suspectent la Russie d’avoir instigué ces actions. Des messages auraient été échangés par les mis en cause sur Telegram avec d’autres protagonistes qui n’auraient pas été interpellés à ce stade, selon cette source.
Les trois hommes, présentés par la source proche du dossier comme des exécutants simplement motivés par l’argent mais sans conscience des enjeux géopolitiques, avaient été interpellés lundi 2 juin 2025 dans le sud-est de la France alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le territoire.
Dans la nuit de vendredi 30 au samedi 31 mai 2025, ils sont suspectés d’avoir aspergé de peinture verte le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant de la communauté juive dans la capitale.
Les trois Serbes, nés en 1995 pour deux d’entre eux et en 2003 pour le troisième, ont été inculpés, pour dégradations sur biens privés, d’un bien classé et d’un édifice de culte, ces trois infractions ayant été commises en réunion, en raison de la religion ou de l’ethnie supposée, et dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère, a précisé la source judiciaire. Deux d’entre eux ont été placés en détention provisoire, le troisième a sollicité un débat différé qui aura lieu en milieu de semaine prochaine. Selon la source proche du dossier, il s’agit de deux frères et d’un troisième homme qui vivait lui en France déjà depuis plusieurs années.
Vidéos : en ce moment sur ActuUne affaire qui rappelle celle des « mains rouges »
La piste d’une opération de déstabilisation venue de l’étranger avait rapidement été envisagée par les enquêteurs, selon une autre source proche du dossier, à l’image de l’affaire dite des « mains rouges » de mai 2024.
Dans cette affaire, trois Bulgares, soupçonnés de les avoir peintes, ont été inculpés et placés en détention provisoire en fin d’année dernière. Les tags de « mains rouges », symbole pouvant être lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, ont été analysés par les services de sécurité comme une opération d’ingérence de la part de Russophones.
Avec AFP
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