Le réaménagement de la place du Louvre (Ier), située à l’est du célèbre musée parisien, franchit une nouvelle étape. Ce vendredi, le Conseil de Paris a voté une délibération afin de confier les clés du projet à l’Établissement public du musée du Louvre (EPML). Un tournant dans la métamorphose de ce lieu historique de la capitale et « l’aboutissement d’un combat que je mène depuis ma campagne de 2020 », se réjouit Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre.

Lui qui rêvait à l’époque de « libérer les fossés du Louvre de ces baraques » – retirées il y a quelques mois – présentait une étude historique commandée en 2022 par la Ville au Grahal (Groupe de recherche art histoire architecture littérature) puis des premiers visuels traduisant l’ambition municipale d’un réaménagement global de la place. En 2024, plus de 70 % des participants à la votation citoyenne de Paris Centre se prononçaient pour la transformation de « ce terrain vague » en un « grand projet patrimonial, piétonnisé et végétalisé ».

Végétalisation, traversées piétonnes…

Désormais, par cette délibération, la municipalité donne son accord pour un « transfert de la maîtrise d’ouvrage de l’aménagement de la place du Louvre et de ses abords » à l’établissement public. Cela se traduit par une « fusion » des deux projets qui sont celui interne au Louvre baptisé « Nouvelle Renaissance » et celui de la place éponyme. « L’un ne va pas sans l’autre », souligne Ariel Weil qui salue des « échanges constructifs entre l’Élysée, le Louvre et la Ville ».

Le transfert de la maîtrise d’ouvrage à l’établissement public à caractère administratif placé sous tutelle du ministère chargé de la culture et créé en 1992, constitue une « nouvelle illustration de la collaboration entre la Ville et l’État, après les succès des Jeux de Paris 2024 et du chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris (IVe), insiste Ariel Weil, et leur capacité à travailler ensemble ».

Si la Ville délègue la réalisation du projet, elle voudra rester étroitement associée à sa conception. D’autant que les deux tiers de la place appartiennent au domaine municipal. « Dans le cahier des charges, nous avons plusieurs axes majeurs : une végétalisation importante, des traversées piétonnes sécurisées, une voie de bus sanctuarisée, des aménagements cyclables », liste l’élu local.

« Une réflexion globale »

Cette actualité marque une nouvelle étape dans l’immense projet annoncé par Emmanuel Macron le 28 janvier dernier et estimé entre 700 et 800 millions d’euros. Un projet historique qui, dans les grandes lignes, prévoit d’offrir au public de nouveaux accès au musée du Louvre, de désengorger l’espace de la Pyramide, de concevoir des espaces sous la Cour Carrée afin d’y accueillir la Joconde et de mettre en valeur et préserver la Colonnade de Perrault, chef-d’œuvre du XVIIe siècle.

Projet qui « implique par conséquent une réflexion globale sur l’ouverture du musée vers la ville, et plus particulièrement sur sa façade orientale en requalifiant les espaces extérieurs périphériques, qu’il s’agisse de l’esplanade Saint-Germain l’Auxerrois et la place du Louvre ou des jardins de la ceinture verte », remarque la Mairie de Paris dans sa présentation faite lors du conseil municipal.

« Nous nous réjouissons de la volonté de la Mairie de Paris de s’associer au projet Louvre – Nouvelle Renaissance, commente le musée. Ce projet a notamment pour objectif de mieux intégrer le Louvre à son paysage urbain immédiat et à la géographie culturelle dense et dynamique qui l’entoure. »

Un concours d’architecture lancé en juin

En effet, « le projet du Grand Louvre (NDLR, dans les années 1980 et 1990) a tourné le musée vers l’ouest. Il s’agit aujourd’hui de l’ouvrir vers l’est via la Grande Colonnade et de contribuer à la transformation de la physionomie urbaine de ce quartier emblématique de Paris (Rivoli – St Germain l’Auxerrois – Pont Neuf) », poursuivent les équipes du musée.

Et de conclure : « Il est donc logique et cohérent que les équipes du Louvre et de la Ville travaillent ensemble dans le cadre de la préparation du concours d’architecture international qui sera prochainement lancé (dès la fin juin 2025 d’après la délibération de la Ville de Paris). Nos échanges avec les services de la Ville ont été très constructifs et productifs. » Le transfert de maîtrise d’ouvrage sera acté ultérieurement par la signature d’une convention (en cours de rédaction) par les deux parties.