DÉCRYPTAGE – Découvrez ce qui a plu et déplu à notre envoyé spécial lors de l’élimination des Bleus contre l’Espagne (5-4) en demi-finale de la Ligue des nations.

Coups de coeur 

Lamine Yamal le génie
Assister à un match avec Lamine Yamal est une chance de notre métier. Soyeux, léger, confiant mais surtout virevoltant, aérien et véritable cauchemar pour l’équipe de France, le prodige de 17 ans ne peut que vous faire aimer le football. C’est un génie, vous n’apprenez rien. Son jeu est une symphonie. Sa grâce une offrande. Auteur d’un doublé jeudi soir, il a martyrisé chaque français qui faisait face à lui. Un coup de reins, une feinte, une inspiration… Il a tout fait aux Bleus, incapables de répondre à son talent. Déjà bourreau en juin, il a bissé à Stuttgart, en assumant son statut. Ce jeune homme est un bonheur, ses actions impriment la rétine et il fait soulever les foules. Un artiste. Un délice.

Une belle ambiance dans un match fou 
Les 60.000 spectateurs de la Stuttgart Arena, dans la douceur printanière qui parcourt souvent les tournois internationaux de fin de saison, en ont eu pour leur argent jeudi soir. Neuf buts, des rebondissements, des stars en pagaille et un match qui a basculé dans la folie avec le retour inattendu des Français en fin de rencontre. Dans les tribunes, si les Bleus ont pu compter sur 17.000 fans bruyants, la Roja a pu en faire de même avec un contingent bien plus conséquent que celui annoncé avant le match.

«Le coq est l’Espagne», «Complètement dingue», «Lamine en or» : revue de presse après l’élimination des Bleus

Rayan Cherki, l’instant fraîcheur
Entré à la 63e minute de jeu, à la place d’un Michael Olise perdu dans le trafic, le futur ex-lyonnais a brillé par sa spontanéité, son culot et son réalisme. Il a d’abord fait chavirer le camp français avec un but somptueux et une magnifique volée du gauche (5-2, 79e), avant de se muer en passeur décisif pour Kolo Muani (5-4, 90 +3). Une entrée pleine de punch, qui demande à être revue dans un autre contexte. À ce moment de la partie, les Espagnols ont aussi baissé de pied, se contentant de gérer leur large avance en vue de la finale. Cela ne change rien à une chose, dimanche contre l’Allemagne, dans un match sans enjeu, il a gagné sa place de titulaire.

Coups de griffe 

Deschamps s’est trompé 
Il a eu le mérite de relancer un système de jeu à quatre offensifs, comme face à la Croatie en mars, avec la volonté de frapper la défense espagnole. Si Mbappé, Doué ou Dembélé avaient été plus réalistes en première période, son plan aurait pu fonctionner. Raté. Des questions demeurent ? Pourquoi lancer le bizuth Kalulu alors que Pavard et Gusto sont disponibles ? Pourquoi faire jouer Lenglet alors que Pavard et L. Hernandez sont là ? Pourquoi mettre Digne sur le banc, plutôt que T. Hernandez, qui n’est pas un bon défenseur ? Autant de choix discutables et qui ont précipité la chute française.

Une défense cataclysmique 
Didier Deschamps l’a répété, sans vouloir incriminer ses troupes, mais les absences de Koundé-Saliba-Upamecano ont plombé les Bleus jeudi soir. Kalulu-Konaté-Lenglet sont passés à côté de leur rencontre, dans les grandes largeurs et aucun n’a été en mesure d’apporter un peu de sérénité. Ajoutez à cela un Théo Hernandez qui n’aime pas défendre et a pris le bouillon devant Yamal, un Mike Maignan loin d’être conquérant, un milieu de terrain transpercé, cela donne une défense catastrophique qui a encaissé 5 buts.

Dembélé trop isolé sur son côté
Voir le meilleur joueur de la Ligue des champions et candidat au Ballon d’Or être cantonné à un côté (droit ou gauche), sans avoir sa liberté habituelle que celle entrevue au PSG ces derniers mois, a fait mal aux yeux jeudi soir. Après la rencontre, le sélectionneur a répété que l’axe de l’attaquant était réservé à Kylian Mbappé. Ce dernier a marqué sur penalty, mais a raté le reste, sans apporter du liant au jeu des Bleus, ni aucune aide sur le repli défensif. Pourquoi ne pas imaginer une autre répartition des rôles ? Deschamps n’y pense pas. C’est bien dommage.