Publié le
6 juin 2025 à 13h10
Jeudi 5 juin, Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, était en déplacement à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Elle a notamment visité la Maison de la Résilience et lancé un dispositif permettant aux victimes de violences sexuelles de porter plainte directement depuis l’hôpital.
Interrogée par Lorraine Actu, la ministre a réagi à la décision des sites pornographiques, dont Pornhub et YouPorn, de bloquer leur accès en France pour protester contre l’obligation de vérification de l’âge des utilisateurs.
Un cadre légal auquel ces sites pornos refusent de se soumettre
Après avoir déclaré que « ce n’est pas la France qui a décidé de bloquer » ces sites pornos, Aurore Bergé a rappelé la nouvelle loi : « On l’a fait changer pour dire aux sites : « Vous avez le droit d’exister. Par contre, il y a un cadre légal qui fait que vous devez garantir que les mineurs n’y ont pas accès. Pour ça, ce n’est pas juste une case à cocher : vous allez vérifier avec une pièce d’identité, un selfie, une empreinte bancaire ». Quand on fait un achat sur internet, on vérifie notre identité et ce n’est pas attentatoire à notre vie privée. »
Pour elle, ces sites « n’ont pas eu envie de vérifier, alors qu’il y a les solutions techniques, parce qu’ils savent qu’il y a des millions et des millions de connexions chaque mois qui sont dues aux mineurs, que nos enfants aujourd’hui consomment ces sites-là ».
Moi, j’ai pris la parole immédiatement quand ils ont décidé de partir en disant : « au revoir ». À titre personnel, je ne les regretterai pas.
Aurore Bergé
Ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations
Vidéos : en ce moment sur Actu« Je ne suis pas là pour faire la morale »
Pour la ministre, interdire l’accès aux contenus pornographiques aux mineurs est essentiel. « On n’a pas le même recul quand on a, comme moi, 38 ans et quand on en a 12, qui est l’âge moyen auquel les jeunes garçons consomment des sites pornographiques. On voit bien l’impact que ça a sur les questions d’égalité entre les femmes et les hommes, sur la question des violences, sur le fait qu’on considère que la sexualité n’est que de la domination, de la violence », ajoute Aurore Bergé.
« J’entends certains dire que je suis une nouvelle dame patronnesse. Ce n’est pas le sujet en fait. Je ne suis pas là pour faire la morale, pour dire aux gens ce qu’ils ont le droit de regarder ou pas. Par contre, pour nos enfants, je n’ai aucun doute que c’est notre responsabilité de les protéger », conclut-elle.
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