Le gouvernement allemand, en fonction depuis un mois, prévoit d’augmenter les dépenses militaires de plusieurs dizaines de milliards d’euros, une initiative saluée ce jeudi dernier par Donald Trump.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré ce vendredi 6 juin qu’il n’avait «aucun doute» que les États-Unis resteraient dans l’Otan, rassuré sur ce point après ses échanges avec le président Donald Trump à Washington. Friedrich Merz a dit avoir abordé la question directement avec le dirigeant américain ce jeudi dernier, lors de sa première visite de chancelier à la Maison-Blanche.

À la question «Avez-vous l’intention de quitter l’Otan? Je peux dire que la réponse a été un non très clair», a-t-il rapporté lors d’une conférence économique à Berlin. «Je n’ai aucun doute que le gouvernement américain restera fidèle à l’Otan maintenant que nous avons tous déclaré que nous allions faire plus, que nous allions nous assurer que nous pouvons nous défendre en Europe», a ajouté le chancelier.

Au moins 5% du PIB consacré à la défense

Le gouvernement allemand, en fonction depuis un mois, prévoit d’augmenter les dépenses militaires de plusieurs dizaines de milliards d’euros, une initiative saluée ce jeudi dernier par Donald Trump. «Cette attente n’était pas injustifiée», a commenté le chancelier ce vendredi. «Nous avons malheureusement profité pendant des années des garanties de sécurité américaines, mais cela est en train de changer».

Le président américain Donald Trump exige des Alliés européens, et du Canada, qu’ils s’engagent à consacrer au moins 5% de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, sous peine de ne plus garantir leur sécurité. Et le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a indiqué ce jeudi à Bruxelles que les alliés étaient proches d’un accord sur cet objectif qui pourrait être formalisé lors du prochain sommet de l’Otan à La Haye, les 24 et 25 juin. L’Allemagne a déjà annoncé qu’elle comptait se rallier à cet engagement.

Les responsables américains «ouverts à la discussion»

Si le président américain a entretenu le doute sur la pérennité du soutien des États-Unis à l’Otan, le chef de la diplomatie Marco Rubio avait affirmé début avril que son pays n’entendait pas quitter l’Alliance atlantique. La réception du chancelier allemand à la Maison Blanche a été cordiale : Friedrich Merz n’a pas subi les foudres de Donald Trump, comme d’autres dirigeants étrangers avant lui.

Lors de l’échange dans le bureau ovale, qu’il a qualifié vendredi de «show», Merz a tenté de faire entendre sa différence sur l’Ukraine, en ligne avec les Européens qui réclament de Washington plus de pression sur la Russie. Les responsables américains sont en général «ouverts à la discussion et prêts à accepter d’autres opinions», a affirmé le dirigeant allemand, selon lequel «ce qu’ils n’aiment pas, c’est qu’on leur donne des leçons en public sur tout ce qu’il faudrait faire différemment».