Moustiques communs ou moustiques tigres, le combat n’est pas le même. Pour le second, qui se développe de façon exponentielle, de nouveaux pièges lancés par la société Biogents permettent de réduire fortement leur développement. Un combat qui ne peut être mené seul, comme l’explique Hugo Plan, qui codirige le fabricant et que 20 Minutes a interrogé.
Hugo Plan codirige la société Biogents en France. - BiogentsDe quelles données disposez-vous sur la présence du moustique tigre en France ?
Le moustique tigre est implanté dans 81 départements en France métropolitaine, soit 84 % du territoire. L’actualité de cet insecte, c’est aussi l’Outre-mer, avec de nombreux cas de chikungunya à La Réunion et à Mayotte. C’est un sujet local pour ces îles-là, mais aussi pour la métropole, avec un nombre de cas de dengue et de chikungunya « importés » en croissance : plus de 1.000 cas de dengue et plus de 900 de chikungunya récemment recensés. Il faut rapporter ces chiffres aux seuls 30 cas respectivement importés l’an dernier. C’est une explosion.
Face au moustique commun, quelle est la spécificité du moustique tigre ?
Le moustique tigre vit dans un périmètre de 150 mètres autour de son lieu de naissance. Il a deux modes de fonctionnement : d’abord, la recherche de proies humaines en détectant du CO2 émis ou de l’acide lactique. Puis la recherche de signaux de ponte, autrement dit la présence d’eau stagnante pour se reproduire.
Le piège BG-GAT Reflect-Tech pour capturer les moustiques tigres et leur éviter de pondre. - BiogentsVos pièges permettent-ils d’éradiquer ces moustiques ?
Nos produits ne sont pas LA solution magique, mais leur efficacité est scientifiquement prouvée. Ils ont une place importante à jouer dans une action plus globale.
C’est-à-dire ?
On ne va en aucun cas régler ce problème en mettant des pièges à moustiques à tous les coins de rue, mais mener une bataille jardin par jardin. Les communes peuvent aussi montrer l’exemple en protégeant des lieux stratégiques publics, des écoles, des crèches, des parcs.
La ville de Toulouse (31), par exemple, va remettre à disposition à tarifs préférentiels nos pièges anti-ponte afin d’équiper le plus de jardins privés possible. La ville de Lamotte-Beuvron (41) a mis en place une dizaine de pièges pour protéger des parcs et des cimetières, des lieux où il y a beaucoup d’eau stagnante, donc forcément beaucoup de moustiques. On a aussi signé avec la ville de Cavalaire-sur-Mer (83) qui va protéger écoles et crèches.
Pour les particuliers, quels gestes simples à adopter ?
Le moustique tigre a besoin de l’équivalent d’eau d’un simple bouchon renversé pour pondre ses œufs ! C’est ce qui fait qu’il se développe rapidement en milieu urbain. Cette quantité d’eau peut donc se retrouver dans la soucoupe d’une plante, mais aussi dans des jouets d’enfants, des arrosoirs… autant de sites de ponte potentiels qu’il faut tenter d’éliminer…
Un piège sera donc complémentaire à ce type d’action ?
Eliminer 100 % des eaux stagnantes de son environnement est en effet très compliqué. C’est pour cela que l’on recommande de compléter cette vigilance avec des pièges à moustiques. Nos pièges anti-ponte qui reproduisent l’odeur de proies humaines existent depuis des années pour les moustiques communs. Cet arsenal peut désormais être renforcé pour lutter contre le moustique tigre par notre modèle BG-GAT Reflect-Tech (prix indicatif : 69 euros les deux).
Que propose-t-il de différent ?
On cible un moustique qui a déjà piqué et qui veut pondre. Le moustique tigre ne peut en effet pas maturer ses œufs sans s’être gorgé de sang humain.
La partie supérieure de ce piège reflète les rayons du soleil comme le ferait une eau stagnante. Le moustique qui a piqué va ainsi « sentir » la présence de l’eau, tandis que cet aspect visuel réfléchissant évoquera pour lui un gîte.
Ce piège s’installe en quelques minutes. Après l’avoir assemblé, on y verse 2 litres d’eau ; on y glisse un peu de matière organique, comme des feuilles ; on y glisse un petit filet de sécurité et l’on insère une fiche collante. Le niveau d’eau est à compléter régulièrement, et l’eau à remplacer tous les mois pour qu’elle ne soit pas croupie.
Une fois installé, comment fonctionne ce piège ?
Le moustique femelle qui a déjà piqué va entrer dans le piège après avoir repéré la surface réfléchissante puis senti l’eau. Il va vouloir pondre ses œufs juste au bord de l’eau. Le petit filet à la surface l’en empêchera. C’est un point très important car il existe sur le marché des pièges larvaires, dont le concept est de laisser pondre, puis de tuer les œufs. Malheureusement, si ces modèles ne sont pas entretenus, ils se transforment en gîtes à moustiques. Là, aucun risque : les œufs ne seront pas pondus.
Le piège BG-GAT Reflect-Tech pour moustiques tigres, à placer à proximité de sa terrasse. - BiogentsEt que devient votre femelle moustique, ensuite ?
Quand l’insecte veut ressortir, il est aveuglé par la surface transparente intérieure du piège, tourne autour pour trouver une sortie et finit par être capturé par la fiche collante (prix de revient : moins de 1 euro la fiche). C’est un piège qui est vraiment spécifique pour les moustiques tigres, insectes qui cherchent des petites quantités d’eau pour se reproduire, alors que le moustique commun va chercher des plus grandes quantités d’eau.
Notre article sur les pièges à «moustiques communs»Doit-on mailler un jardin avec ces pièges ?
Le moustique tigre a deux modes de fonctionnement : d’abord, la recherche de proies humaines en détectant du CO2 émis ou de l’acide lactique. Puis la recherche de signaux de ponte, soit la présence d’eau stagnante. Le piège BG-GAT Reflect-Tech doit donc être positionné proche de la terrasse ou du lieu de vie, d’autant qu’un moustique qui a piqué, alourdi par la quantité de sang absorbée, va avoir plus de difficultés à se déplacer.
Quand faut-il installer votre piège à moustiques tigres ?
Dès que les températures dépassent 15°. Un moustique tigre ayant piqué va pondre jusqu’à 200 œufs. Le but est d’éliminer dès le départ les premiers moustiques pour éviter leur développement exponentiel. Les pièges sont à maintenir en place tardivement. L’an dernier, nous avons eu des moustiques jusqu’à fin octobre…