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Rédaction Paris

Publié le

6 juin 2025 à 17h26

C’était un geste très attendu par les propriétaires de cafés et de restaurants à Paris. Jeudi 5 juin 2025, lors de la « journée nationale des cafés, bistrots et terrasses », l’adjoint à la maire de Paris en charge du commerce et de l’artisanat Nicolas Bonnet-Oulaldj leur a annoncé que les terrasses estivales de la capitale pourraient rester ouvertes le soir jusqu’à 23 heures « à partir de la fête de la Musique le 21 juin et jusqu’au 14 septembre », une dérogation à l’horaire d’ouverture limite à 22 heures. « Avec la maire Anne Hidalgo, nous en avons d’ores et déjà prévenu les maires d’arrondissement », a-t-il révélé en conclusion d’une conférence sur l’avenir des cafés et bistrots organisée par le Groupement des Hôtelleries & Restaurations (GHR) d’Île-de-France.

Une « vigilance » demandé aux professionnels pour éviter les nuisances

Conscient du caractère sensible de cette décision, l’adjoint au maire a pris le temps de la défendre. « Je sais bien que cette autorisation fera couler beaucoup d’encre et réagir certains maires d’arrondissement et riverains », a-t-il détaillé. « Mais il faut reconnaître que les Parisiens plébiscitent la fréquentation des terrasses le soir quand il fait chaud et commencent à dîner plus tard. Il est donc justifié d’allonger les horaires pour que vous puissiez assurer le service », a-t-il poursuivi, rappelant le succès de l’ouverture des terrasses jusqu’à minuit pendant les JO.

L’élu parisien a cependant appelé les professionnels à leurs responsabilités. « Le problème, ce n’est pas le service jusqu’à 23 heures, ce sont les gens qui boivent debout et restent sur les trottoirs après cette heure. Il faut que vous y soyez vigilants, notamment dans les rues qui ont une mono-activité bistrotière comme la rue Montorgueil », a-t-il poursuivi, convaincu que la situation pouvait être « pacifiée ». Nicolas Bonnet-Oulaldj a également appelé les patrons d’établissement « au respect de certaines règles comme la récupération des mégots » et promis une campagne sensibilisation à l’usage des cendriers portables.

Une deuxième « Course des cafés »

Dans un contexte de difficultés économiques pour un certain nombre de bistrots, l’adjoint au maire est venu apporter aux cafetiers et restaurateurs une autre bonne nouvelle : l’organisation d’une deuxième édition de la Course des cafés qui avait rencontré un grand succès au printemps 2024, en amont des JO.

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Reprenant une tradition bien ancrée dans le folklore parisien, cette compétition consistant à courir plateau – chargé – à la main aura lieu le 21 septembre prochain, à l’occasion des journées du Patrimoine. « À cette occasion, on mettra en avant les berges de Seine que l’on défend », a précisé l’élu. La course, qui devrait également passer par le quartier du Marais et l’Hôtel de Ville, sera ouverte aux apprentis « et peut-être même au grand public ».

« Un patrimoine en danger »

Les annonces de la Mairie ont apporté un peu de baume au cœur d’une profession dont le modèle est remis en cause par le succès de la sandwicherie et de la restauration rapide. « Le secteur est en souffrance », juge Laurent Théodore, président de France Boissons, entreprise qui fournit une grande partie des bistrots. « En 2024, il y a eu 15 % de fermetures supplémentaires par rapport à 2023 et les premiers mois de 2025 s’avèrent également compliqués pour les cafés-hôtels-restaurants », a-t-il assuré lors d’une cérémonie de clôture de la « Journée des cafés, bistrots et terrasses » au Lézard Café, dans le quartier des Halles (2e).

Venues apporter leur soutien aux professionnels, la sénatrice de Paris Catherine Dumas et la ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat et des PME Véronique Louwagie se sont prononcées en faveur du projet de classement des bistrots et cafés de France au patrimoine immatériel de l’Unesco « afin de préserver durablement ce patrimoine en danger », a précisé la sénatrice Catherine Dumas.

Alain Fontaine, président des « maitres-restaurateurs » qui porte ce projet à la tête d’une association représentant des centaines de professionnels, confréries et personnalités, compte faire de chaque 5 juin un vecteur de mobilisation et de promotion des bistrots « à la française ». « À terme, j’aimerais que la fête des bistrots, cafés et terrasses fasse partie du paysage culturel et festif, comme la Fête de la Musique ou les Journées du Patrimoine », a indiqué Alain Fontaine.

Bruno CARLHIAN

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