Pour le pommier, on tombe inévitablement sur Lucie Delarue-Mardrus : «L’odeur de mon pays était dans une pomme. / Je l’ai mordue avec les yeux fermés du somme, / Pour me croire debout dans un herbage vert». Si la pomme est associée à la tentation fatidique, la faute en revient au latin, où «malus» signifie à la fois «pomme» et «mal», note le poète Jean Orizet, fils d’ingénieur agronome, dans la notice qui présente l’arbre et le poème associé. Il procède de la sorte pour chaque espèce, si bien que son anthologie, outre qu’elle est poétique, est instructive. Forêts et arbres sont célébrés en général, puis l’ordre alphabétique défile, de l’acajou, avec Leconte de Lisle, à l’yeuse (ou chêne vert) avec Whitman. Prenez le ginkgo biloba, dont le nom vient du japonais et signifie «patte de canard», parce que sa feuille en a la forme. Goethe évoque «son sens secret» : «Ne sens-tu pas d’après mon chant / Que je suis un et pourtant deux ?» Le ginkgo biloba peut vivre plus de mille ans. A Hiroshima, le 6 août 1945, il a été pulvérisé comme tout élément vivant dans cette zone où rien n’a repoussé. Rien sauf lui, surgeon parmi les cendres, car «la sève du ginkgo avait résisté au brasier atomique». Rien ne l’entame. «Il est unique dans le monde végétal.» Cl.D.
Mia et Simon, orphelins, ont grandi dans la zone et ont été adoptés par Annick, incarnation de la bienveillance dans un environnement hostile. Partageant une origine commune, Mia et Simon de