Beaucoup d’inquiétude et pas mal de colère continuent de renfermer les visages des salariés d’ArcelorMittal, à Basse-Indre, près de Nantes. Près de 80 d’entre eux sont venus écouter les représentants de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO) ce vendredi 6 juin en début d’après-midi. Depuis trois jours, ces derniers discutent avec les membres de la direction nationale, dont Bruno Ribo, le directeur général nouvellement nommé, dans le cadre du coup d’envoi du plan de sauvegarde de l’emploi.

Les organisateurs du plan de licenciement d’ArcelorMittal ont été fraîchement accueillis « et ne sont évidemment pas descendus dans les ateliers », ont constaté les délégués du personnel. Dans l’entrevue, « ils nous ont expliqué pourquoi Basse-Indre ne gagne plus d’argent : protection douanière des États-Unis, surproduction chinoise, baisse du volume de l’acier dévolue au packaging des boissons. » Et cette conclusion qui leur est servie : « Le marché ne remontera pas. La seule solution, c’est la coupe dans les effectifs. »

Préavis de grève illimitée

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Ils ont aussi appris le départ de leur directeur, Thierry Poirier, nommé pour une mission décarbonation à Dunkerque et remplacé par son directeur adjoint, Nicolas Février.

Les réunions de ce début de semaine ont acté le nombre de 97 postes supprimés dans l’usine des bords de Loire, qui produit l’acier en rouleaux utilisé dans l’emballage et la conserve. Ce sera un peu moins en termes d’hommes et de femmes. Des types de postes sont déjà ciblés. « Attention, on va vous proposer tel poste non touché pour ne pas être dans les licenciés. Ils vont essayer de nous diviser », préviennent les représentants syndicaux.

La solidarité semble bien réelle chez les ouvriers en ce début de plan social. Comme chez ce jeune opérateur, un peu sous le choc : « J’ai été formé en alternance pour entrer ici et titularisé en janvier 2024. C’est dur. » D’autres ont pris la parole : « Qu’est-ce qu’on peut faire comme action pour mettre un peu de pression ? » Un préavis de grève illimité le temps du PSE a été déposé. « C’est un outil pratique qui vous permet de débrayer quand vous voulez, le temps que vous voulez », expliquent les syndicalistes.