Jugées «trop faibles» et «pas assez incitatives» par la Régie parisienne, les amendes en cas de non-présentation du ticket de transport seront bientôt augmentées à 70 euros. C’est le plafond autorisé par la loi.

Frauder dans les transports en commun franciliens coûtera bientôt plus cher. Afin de renforcer sa lutte contre la fraude qui représente «plusieurs millions d’euros de pertes par an», la RATP va augmenter «dès que possible» le montant de ses amendes, a indiqué l’entreprise, vendredi 28 mars. Alors qu’une contravention classique pour non-présentation de titre de transport coûte actuellement 50 euros – si l’amende est payée sur place, auxquels s’ajoutent 50 euros de frais de dossier si elle est payée en différé -, elle devrait bientôt atteindre 70 euros -ou 120 euros si elle est payée en différé. «Les amendes sont aujourd’hui très peu incitatives», concède le porte-parole de la RATP Jimmy Brun, qui souhaite ainsi les augmenter «au plafond prévu par la loi».

Cette annonce intervient quelques jours après la présentation, mi-février, du grand plan de lutte contre la fraude d’Île-de-France Mobilités (IDFM). «Nous allons diviser par deux la fraude dans les transports, en la passant de 8 à 4% d’ici à la fin de l’année», avait alors affirmé la présidente de la région et d’IDFM Valérie Pécresse. Pour y parvenir, l’élue francilienne a exhorté les opérateurs que sont la RATP et la SNCF à mettre les bouchées doubles. Un appel entendu par la Régie parisienne qui assure ce vendredi vouloir «accentuer» ses «efforts» en la matière. L’entreprise annonce ainsi une vingtaine de mesures complémentaires visant notamment à mieux «prévenir, contrôler et sanctionner». Celles-ci vont du recrutement de 100 agents supplémentaires qui viendront s’ajouter aux 1000 déjà dédiés aux contrôles, au doublement des opérations de contrôles menées conjointement avec la police et les agents GPSR, en passant par l’utilisation accrue des nouvelles technologies pour mieux orienter et cibler les contrôles.

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Des moyens techniques en appui

Sur ce dernier point, la RATP entend également s’appuyer sur un certain nombre de moyens techniques tel que l’outil «Citio Fraud Tracker». Expérimenté sur le réseau de bus et de tram, celui-ci permet de comparer le nombre d’usagers présents à bord et le nombre de validations. En cas d’écart trop important, l’opérateur de transport peut dépêcher une équipe de contrôleurs sur place. En outre, la RATP souhaite déployer deux dispositifs prévus par la loi dite «Tabarot» sur la sécurité dans les transports. D’abord, le déploiement des caméras piéton pour les agents, notamment ceux chargés des contrôles sur le terrain. Ensuite, la possibilité de porter plainte à leur place lorsque ces derniers sont agressés. Un moyen d’éviter que «certains refusent de porter plainte de peur des représailles», comme aujourd’hui.

«Certaines de ces propositions nécessitent des moyens humains et financiers, nous les mettons sur la table», promet Jimmy Brun. S’il reconnaît que les taux de fraude sur le bus et le tram – qui atteignent respectivement 15% et 16% – sont encore trop élevés, le porte-parole de la RATP entend «tout faire» pour atteindre les objectifs fixés par IDFM. Et les efforts produits ces dernières semaines, avec la mise en place des contrôles continus notamment, commencent à porter ses fruits. Le 3 mars dernier, une opération coup de poing organisée porte de Vincennes, mobilisant 26 agents de contrôle et 7 de sûreté, a permis la verbalisation de 113 fraudeurs sur 2250 voyageurs contrôlés. Depuis mi-février, plus de 200 opérations ont ainsi été menées, dont 58 sur le réseau ferré. Soit 60.000 personnes contrôlées, et 6300 amendes dressées, annonce l’opérateur de transport.