Kilmar Abrego Garcia, le Salvadorien expulsé par « erreur » par l’administration Trump, est finalement rentré aux États-Unis

ALEX WONG / AFP

Kilmar Abrego Garcia, le Salvadorien expulsé par « erreur » par l’administration Trump, est finalement rentré aux États-Unis

ÉTATS-UNIS – C’est la fin d’un feuilleton judiciaire a entaché l’administration Trump au cours des derniers mois. Kilmar Abrego Garcia, un immigré salvadorien que les autorités américaines reconnaissaient avoir expulsé « par erreur », a été reconduit aux États-Unis, a annoncé ce vendredi la ministre américaine de la Justice, Pam Bondi. « Il a atterri aux États-Unis pour faire face à la justice », a-t-elle déclaré, indiquant que l’homme de 29 ans devra répondre d’accusations de « trafic de migrants ».

Cette décision, « stupéfiante » selon le New York Times, met fin à près de trois mois de bataille entre la justice fédérale, dont la Cour suprême, et le gouvernement de Donald Trump, sommé de ramener Kilmar Abrego Garcia, habitant du Maryland (dans l’est du pays) et marié à une Américaine. Jusqu’à présent, l’administration du président républicain se disait dans l’incapacité de le rapatrier.

D’après le quotidien new-yorkais, le retour de ce Salvadorien était « prévu discrètement depuis plusieurs semaines » et pourrait « offrir une porte de sortie » aux trumpistes face aux demandes répétées de la justice.

Kilmar Abrego Garcia a été détenu dans des conditions difficiles

« Nous voulons remercier le président [salvadorien Nayib] Bukele d’avoir accepté de le renvoyer », a affirmé Pam Bondi, assurant que le gouvernement américain « a soumis un mandat d’arrêt au Salvador » qui a ensuite « accepté » le retour de Kilmar Abrego Garcia aux États-Unis. Lors d’une rencontre à la Maison Blanche en avril, le président Donald Trump et son homologue salvadorien s’étaient pourtant déclarés dans l’incapacité de remédier à cette situation.

Kilmar Abrego Garcia fait partie des plus de 250 hommes expulsés le 15 mars vers le Salvador, la plupart pour appartenance présumée au gang vénézuélien Tren de Aragua, déclaré organisation « terroriste » par Washington. Ils ont été incarcérés dans une prison de haute sécurité connue pour la dureté de ses conditions.

L’administration Trump a ensuite reconnu en justice que la présence parmi eux de Kilmar Abrego Garcia résultait d’une « erreur administrative », puisqu’un arrêté d’expulsion à son encontre avait été définitivement annulé en 2019. Elle l’accuse en outre, malgré son absence de casier judiciaire, d’appartenir au gang salvadorien MS-13, également classé « terroriste » par les États-Unis en février.

Le sénateur démocrate du Maryland, Chris Van Hollen, qui avait pu le rencontrer brièvement en avril au Salvador, avait précisé qu’il avait été transféré dans une autre prison aux conditions de détention moins rudes, mais toujours sans accès au monde extérieur ni contact avec sa famille.