À l’occasion d’un point presse ce jeudi, à trois jours du Tour des Flandres, le champion slovène a expliqué son choix de participer cette saison à l’Enfer du Nord, le 13 avril prochain.
«Pogi» assume ses choix. Tadej Pogacar, qui s’alignera pour la première fois sur Paris-Roubaix le 13 avril prochain, a décidé «seul» de prendre part à l’Enfer du Nord, expliquant jeudi en conférence de presse qu’il «ne souhaite pas vivre de regrets» malgré la «dangerosité» de la course.
«Je ne fais pas du cyclisme pour m’ennuyer. Je veux en découvrir toutes les facettes. En février (lors de reconnaissances sur le parcours), je me suis senti très à l’aise. Je sens bien cette course», a déclaré le Slovène à Waregem lors d’un point presse, à trois jours du Tour des Flandres dont il prendra aussi le départ. À la question de savoir s’il ne prenait pas un trop grand risque en participant à la Reine des classiques, le champion du monde a reconnu que l’épreuve nordiste est «certes dangereuse», tout en relativisant.
«J’ai vraiment hâte de participer à cette course»
«On peut risquer sa saison voir la suite de sa carrière sur Roubaix. Mais cela ne me semble pas plus dangereux qu’une arrivée au sprint (massif) lors des premières étapes du Tour de France», a-t-il argumenté. «Regardez les Strade Bianche (où il avait chuté il y a trois semaines avant de s’imposer) ou les quinze derniers kilomètres de Milan-Sanremo (le 22 mars)… On prend toujours des risques», a-t-il ajouté. «Si l’on prend le départ d’une course en ayant peur des éventuelles conséquences, on laisse trop d’énergie. Ce n’est alors même plus la peine de penser pouvoir l’emporter», a ajouté le triple vainqueur du Tour de France. «J’ai vraiment hâte de participer à cette course», a-t-il insisté au lendemain de reconnaissances au cours desquelles il a établi plusieurs records de vitesse sur des sections pavées, selon des données qu’il a publiées sur la plateforme Strava.
«C’était une bonne journée avec vent dans le dos et parfois derrière une moto», a tenu à dire le prodige slovène qui ne fait pas «forcément» de Paris-Roubaix le grand objectif de son printemps. «Laissez-moi découvrir cette course formidable. Mais si je suis optimiste et persuadé que je peux faire un résultat, je ne fais pas ça pour me créer un palmarès», a-t-il ajouté. «Cela que les gens diront de moi (après +ma+ carrière) m’importe peu. Ce que je veux, c’est m’amuser sur le vélo et ne pas avoir de regrets», a-t-il conclu.
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Éviter un sprint face à Van der Poel sur le Tour des Flandres
Par ailleurs, Pogacar, «impatient de disputer (dimanche) le Tour des Flandres, l’une des courses les plus excitantes de la saison», espère y rééditer son succès de 2023 à condition, «sans doute», «d’éviter une arrivée au sprint avec Mathieu van der Poel», a-t-il déclaré. «On l’a vu à Milan-Sanremo, Mathieu est l’un des meilleurs sprinteurs du peloton. Les Flandres, c’est une course très différente. Mais s’il y a sprint, je ferai de mon mieux», a expliqué le Slovène, en référence au succès de son rival néerlandais lors de la Primavera le 22 mars.
Pogacar y avait pris la troisième place d’un sprint remporté par Van der Poel devant l’Italien Filippo Ganna. «Au Ronde (dans les monts et sur les pavés, ndlr), si je me sens bien, j’aurai davantage de possibilités d’éviter une telle arrivée. Ce sera usant, très tactique. Peut-être que Mathieu sera alors plus fatigué que moi après six heures», a souligné le champion du monde, 26 ans. «Il faudra rendre la course la plus difficile possible. Je compte sur mon équipe pour cela. Mais je sais que Mathieu aime cela aussi… Avec le public qui crée une ambiance unique, ce n’est jamais compliqué d’appuyer sur les pédales. Cela donne un surplus d’adrénaline», a ajouté le triple vainqueur du Tour de France.
Van Aert jugé «plutôt bien»
Selon lui, le Ronde est «une course pour +puncheur+ qui correspond bien à (son) profil». «Mais, par rapport aux coureurs qui vivent dans cette région et qui y disputent de nombreuses courses, j’ai une moins bonne connaissance du parcours», a-t-il répondu à une question sur ses éventuels points faibles dans les courses flandriennes. Le prodige slovène n’a pas voulu faire de Van der Poel son unique concurrent dimanche, entre Bruges et Audenarde, jugeant le Belge Wout Van Aert «en bonne condition» malgré sa déconvenue mercredi dans A travers la Flandre, quand le leader de la formation Visma et ses deux équipiers Matteo Jorgenson et Tiesj Benoot ont été battus dans un sprint à quatre par l’Américain Neilson Powless. «Wout me paraît plutôt bien. Il est dans le rythme. Je n’ai pas vu la course (de mercredi) mais il semble qu’ils (les Visma) aient fait une erreur en se montrant trop confiant. Il sera là dimanche», a conclu Pogacar.