L’ouverture à la concurrence du réseau de bus parisien franchit une nouvelle étape : Transdev et l’opérateur italien ATM vont reprendre l’exploitation de 37 lignes actuellement gérées par la RATP, a annoncé mardi Île-de-France Mobilités (IDFM).

Cette décision sera soumise à validation lors du conseil d’administration de l’autorité régionale le 10 avril prochain.

Un transfert de 2.600 employés

C’est Transdev, acteur déjà bien implanté dans la région, qui décroche le plus gros contrat : deux dépôts de bus, 19 lignes réparties entre la Seine-Saint-Denis et plusieurs arrondissements de Paris. À partir du 1er mai 2026, 1.850 employés à temps plein devraient ainsi quitter la RATP pour rejoindre Transdev. De son côté, ATM – société publique milanaise opérant pour la première fois en France – se voit confier 18 lignes dans le sud des Hauts-de-Seine, avec un transfert prévu de 750 salariés le 1er mars 2026.

En tout, ce sont 2.600 équivalents temps plein qui s’apprêtent à quitter la RATP pour rejoindre d’autres opérateurs d’ici un an. Les salariés concernés conserveront leur niveau de rémunération et leur régime de retraite spécial pour ceux bénéficiant du statut, mais les modalités d’organisation du travail pourraient évoluer.

Le centre de Paris reste encore à attribuer

La RATP n’est pas complètement écartée pour autant : sa filiale RATP Cap Île-de-France continuera d’exploiter un troisième lot, qui comprend 19 lignes de bus dans l’Essonne. Certaines de ces lignes étaient auparavant gérées par Keolis, une société du groupe SNCF. Au total, six lots de bus ont déjà été attribués à Paris et en petite couronne. La moitié d’entre eux ont été remportés par des concurrents de la RATP, ce qui marque un vrai changement dans le paysage des transports franciliens. Sept autres lots restent encore à distribuer, dont les plus importants : ceux qui desservent le centre de Paris. Ils seront attribués en dernier.

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Ce vaste processus de libéralisation du transport urbain vise à transformer profondément le paysage du réseau francilien : d’ici à l’horizon 2026, ce sont quelque 308 lignes de bus et 19.000 salariés qui passeront sous la responsabilité d’autres entités, qu’il s’agisse de filiales de la RATP ou de concurrents. Le tramway devrait suivre en 2030, puis le métro à l’horizon 2039.