Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous tous les soirs. Entre les déclarations fortes, les avancées sur le front et le bilan des combats, voici l’essentiel de ce jeudi 10 avril 2025, au 1.142e jour de la guerre.
Le fait du jour
« Nous conseillons aux parties concernées d’avoir une vision juste et raisonnable du rôle de la Chine et de ne pas tenir de propos irresponsables. » Par l’intermédiaire de son porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine n’a pas mâché ses mots ce jeudi pour dénoncer les paroles du président ukrainien Volodymyr Zelensky après que ce dernier eut affirmé que Pékin savait que des Chinois étaient recrutés par la Russie pour combattre à ses côtés en Ukraine.
Volodymyr Zelensky avait en effet indiqué mercredi que Kiev disposait d’informations sur 155 ressortissants chinois aidant Moscou dans son invasion. Il avait affirmé que l’armée ukrainienne avait capturé deux soldats chinois dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine. Il avait également assuré que la Chine savait que des dizaines de ses ressortissants étaient recrutés par la Russie pour combattre en Ukraine.
« Le gouvernement chinois a toujours exigé de ses citoyens qu’ils restent à l’écart des zones de conflit » et « tout particulièrement qu’ils évitent de participer à des opérations militaires, de quelque partie que ce soit, a souligné le porte-parole chinois. Je tiens à rappeler que la Chine n’est ni à l’origine de la crise ukrainienne, ni partie prenante. Nous sommes de fervents partisans et des promoteurs actifs d’une solution pacifique. »
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a « tort » de dire que la Russie entraîne la Chine dans le conflit, a réagi peu de temps après Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
La déclaration du jour
« Notre planification est réelle et substantielle. Nos plans sont bien élaborés et nous avons des objectifs clairs pour l’Ukraine » »
Les paroles sont signées du ministre britannique de la Défense John Healey. Les pays de la « coalition des volontaires », alliés de l’Ukraine, se sont réunis ce jeudi à Bruxelles pour tenter de définir comment garantir la sécurité de l’Ukraine, mais beaucoup de questions restent ouvertes. Il s’agit de la première réunion de cette coalition lancée par Londres et Paris à l’échelle des ministres de la Défense.
L’idée pour cette trentaine de pays est de définir les contours d’une « force de réassurance » destinée à empêcher toute nouvelle attaque de la Russie après la signature d’un cessez-le-feu. Quatre objectifs ont ainsi été définis : assurer la sécurité du ciel, assurer la sécurité des mers, soutenir la paix sur terre et « aider les forces armées ukrainiennes à devenir leur propre force de dissuasion la plus puissante ».
De nombreuses questions restent toutefois sans réponse. Et en l’absence de tout accord de cessez-le-feu il est difficile de définir clairement la mission de cette force européenne, ont souligné plusieurs ministres.
Le chiffre du jour
27. C’est le nombre de personnes blessées dans la nuit de mercredi à jeudi ainsi que dans la journée de jeudi en Ukraine, à l’issue de frappes russes sur les villes de Dnipro, Nikopol, la capitale Kiev, ainsi que dans la région méridionale de Mykolaïv, ont déclaré les secours et les autorités locales. Une personne a également été tuée à Dnipro.
L’armée de l’air a déclaré que la Russie avait attaqué avec 145 drones d’attaques de conception iranienne et des drones leurres, et que 85 d’entre eux avaient été abattus par des unités de défense aérienne. Moscou et l’Ukraine ont intensifié leurs frappes ces derniers jours.
En parallèle, la Russie a revendiqué jeudi la prise d’un village dans la région frontalière de Soumy, ce qui représenterait une rare avancée dans cette zone du nord-est de l’Ukraine dont ses troupes avaient dû se retirer au printemps 2022.
La tendance
Washington et Moscou ont procédé jeudi à un deuxième échange de prisonniers depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, nouveau signe du réchauffement des relations entre les deux superpuissances amorcé par Washington.
La Russo-Américaine Ksenia Karelina, condamnée à 12 ans de prison pour « trahison » en Russie en 2024, a été échangée à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, contre le Germano-Russe Arthur Petrov. Il était accusé par la justice américaine d’avoir soutenu l’effort de guerre russe en Ukraine en exportant illégalement des composants électroniques.
Notre dossier sur la guerre en Ukraine
« Cet échange montre l’importance de maintenir la communication avec la Russie, malgré les profondes difficultés qui pèsent sur nos relations bilatérales », a déclaré une porte-parole de la CIA au journal américain. « Nous considérons cet échange comme une avancée positive ».
Les deux puissances ont convenu d’une remise à plat de leurs relations bilatérales, fortement dégradées par des années de tensions, que l’assaut russe contre l’Ukraine depuis 2022 a exacerbées. Plusieurs rencontres bilatérales ont déjà eu lieu et de nouveaux pourparlers entre Russes et Américains concernant leurs missions diplomatiques ont commencé jeudi à Istanbul dans le huis clos du consulat russe.