Par
Jessie Leclerc
Publié le
7 juin 2025 à 17h10
« Panser ses maux », tout est dit dans le nom. Cette jeune association de Rouen aide les victimes de violences sexuelles, sexistes et de genre à se reconstruire. La démarche est plutôt originale puisque c’est à travers l’art que chacune peut s’exprimer.
Un besoin d’urgence… et une amitié
« On ne pensait pas que ça allait prendre cette forme-là, mais dès le premier atelier, quelque chose s’est passé. » C’est ainsi que Johanna, décrit les débuts de l’association, fondée avec Lexane, une amie.
Toutes deux âgées de 25 ans, les jeunes femmes sont devenues alliées dans l’adversité, décidées à transformer leurs propres blessures en un moyen d’aider les autres.
Officiellement active depuis avril 2025, l’association était en gestation depuis novembre 2024. Et l’idée trottait même dans la tête de Johanna depuis plus longtemps encore.
Pour elle, le projet répond à « un besoin d’urgence », celui de créer un espace sécurisant, d’écoute et d’entraide pour les victimes. Johanna insiste aussi sur la notion de genre : « On s’adresse aussi aux victimes de violences de genre, notamment sur la transidentité, c’est important ».
Passer par l’art pour se reconstruire
Beaucoup de victimes vivent dans le silence après une agression. Il faut dire qu’en parler à son entourage n’est pas toujours chose simple.
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Avec Lexane, on a vécu ça, on a ces blessures. On s’est rendu compte que parler à ses proches, c’est parfois encore plus douloureux, car la personne en face ne réagit pas toujours comme on l’attend.
Johanna
Cofondatrice de l’association Panser ses maux, à Rouen.
Alors pourquoi ne pas proposer autre chose, qu’un simple cercle de parole ? C’est justement là l’idée de l’association. Une « safe place » où l’on peut « panser ses maux » autrement.
Des ateliers variés
L’association a déjà organisé plusieurs ateliers. Le premier, un atelier d’écriture avec Charlotte Bellanger, poétesse, a particulièrement marqué Johanna. « Elles devaient écrire une lettre pour leur corps. Certaines ont lu la leur, c’était super émouvant. On s’est toutes reconnues dans les mots des autres », confie-t-elle. Un atelier journaling au Cocoon Art a également eu lieu. « On a vu passer des femmes de 20 à 60 ans » s’étonne encore la cofondatrice.
Peinture, danse, théâtre… Les deux jeunes femmes ont encore bien des idées. Le prochain en date, est un atelier podcast le 14 juin, lors de la Gay Pride.
On voulait transformer nos traumas en quelque chose d’utile. Pas oublier, car ce n’est pas possible, mais mieux vivre avec.
Johanna
Cofondatrice de l’association Panser ses maux, à Rouen.
L’atelier céramique, dont la première séance aura lieu le 27 juin, est l’un des rares à être payant (20 euros pour deux séances). Pour le reste, la participation est libre, le don aussi. Les organisatrices participent à chaque rendez-vous. « On n’est pas spectatrices », tient à préciser Johanna.
Accompagner les victimes
L’association échange avec des structures comme la CDIFF (centre d’information sur les droits des femmes et des familles) et d’autres organismes d’État pour orienter les personnes en danger vers les bons relais.
Panser ses maux collabore aussi avec une association de psychologues offrant 10 séances à 15 eurosl’unité, pour aller plus loin dans le processus de guérison.
Retrouvez l’association sur Instagram : @pansersesmaux_rouen ou par mail à : [email protected]Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok
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