Publié le
7 juin 2025 à 17h32
C’est une colère qui gronde depuis quelques années sur la rive droite de Bordeaux. Les riverains du parc-relais Galin sont vent debout contre la construction d’un parking silo pour augmenter la capacité de stationnement sur un terrain d’un hectare. Ils déplorent un « non-sens » contre l’air du temps, notamment avec une pétition qui circule en ligne depuis deux ans. Alors que la moitié du terrain doit être consacrée à un parc, des habitants s’offusquent du « double jeu de la mairie » écologiste qui ne s’oppose pas à la bétonisation et ne se bat pas pour récupérer toute la parcelle. Mais l’équipe de Pierre Hurmic s’en défend formellement.
Un projet de la Métropole
La construction du parking, un aménagement urbain, n’est pas du ressort de la mairie, mais de Bordeaux Métropole. Et le projet d’agrandir la capacité de stationnement du parc-relais Galin, situé le long de l’avenue Thiers, en construisant un parking silo n’est pas nouveau.
« On est arrivés trop tard », déplore Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés. Car les décisions ont été prises lors de la mandature précédente, alors que l’équipe de Pierre Hurmic n’était pas encore aux manettes.
« La mairie joue-t-elle un double jeu », écologiste d’un côté mais soutenant la création d’un parking (et donc la bétonisation de l’espace) de l’autre, s’interroge auprès d’actu Bordeaux l’un des riverains à l’origine de la pétition. Au cœur de leurs griefs : un projet « à contre-courant de l’Histoire » face au défi du réchauffement climatique, une pollution et un trafic accrus, une surcharge de la ligne A du tramway… Et un projet établit sans concertation des riverains.
L’équipe de Pierre Hurmic n’est pas restée les bras croisés. « On a négocié avec la Métropole au maximum de ce qu’on avait le droit de faire », affirme Didier Jeanjean. Résultat : la moitié du terrain qui devait initialement voir se construire des logements deviendra un parc. « C’est acté, sinon on n’aurait pas lancé la phase de concertation pour l’aménagement. »
La Ville a organisé des réunions avec les commerçants, les élèves et les riverains du secteur. La dernière a eu lieu le 17 avril. « On a rassemblé toutes les envies, toutes les demandes. On va les transmettre au bureau d’études qui va établir un projet de parc », détaille l’élu. La réunion de présentation du projet est prévue pour la fin d’année.
Autre point de négociation : « La physionomie du parking. » Le dernier étage sera affublé de panneaux solaires, les barrières naturelles existantes resteront en place et le rez-de-chaussée sera construit de manière à pouvoir accueillir des locaux. Commerciaux ou associatifs, rien n’est sûr, mais la possibilité sera là à la livraison du bâtiment. « Si on ne trouve personne pour les occuper, ils pourront être utilisés en parking », nuance toutefois Didier Jeanjean. Pour rappel, outre l’utilisation du terrain entier pour un parc, les riverains demandaient notamment dans leur pétition des locaux associatifs.
« Ce n’est pas toujours facile de comprendre le temps des administrations quand on n’en a pas l’expérience », admet Didier Jeanjean. « On ne verra pas tout de suite le résultat de notre action. »
Pas avant 2028… si tout va bien
« Pendant les travaux du parking, la base de vie est installée sur la parcelle du futur parc », détaille Didier Jeanjean. Les travaux n’auront lieu qu’après ceux du parking, dont la livraison est espérée en 2026. Pour le parc, il faudra donc patienter jusqu’en 2028… Si l’équipe municipale élue l’an prochain ne change pas d’avis.
« On n’a aucun promoteur sur le projet, mais engagé des frais de la ville », souligne l’adjoint au maire. « Si une autre équipe veut faire du logement ou autre, juridiquement et légalement elle pourra. »
Mais Didier Jeanjean relativise, une telle décision se frotterait à l’opposition des riverains. « On voit une réelle sensibilité des habitants qui veulent du vert et des espaces de repos de qualité. C’est très positif car notre vision correspond aux attentes des citoyens, on n’est pas sur une lubie dogmatique à côté de la plaque. »
En attendant 2028, les habitants du quartier en mal d’espaces verts devront prendre leur mal en patience. La Brazzaligne, projet de la Métropole, doit arriver au cœur du quartier dans les années à venir. Mais à part le futur « parc Galin », l’avenir n’est pas vert. « Un demi-hectare disponible comme ça, c’est une chance. Il n’y a pas d’autre foncier pour créer un grand parc à Galin », déplore l’élu.
Malgré nos sollicitations, Bordeaux Métropole n’a pas répondu avant la parution de l’article.
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