Une enquête a été ouverte à l’école privée Sainte-Catherine, dans le 5e arrondissement à Paris, suite à des soupçons de viol d’un enfant sur une élève, selon la direction de l’enseignement catholique et la parquet de Paris, contactés par 20 Minutes, confirmant une information du journal Le Parisien.
Une élève de CP a dénoncé des agressions sexuelles commises dans les toilettes de l’établissement par un autre enfant en CE2 début mai. Un signalement a été fait le 16 mai dernier par un parent d’élève auprès de l’établissement, « indiquant que sa fille scolarisée en CP aurait été victime à deux reprises d’agressions sexuelles au sein de son école par un élève de CE2 », selon le rectorat, contacté par le journal.
Plan d’action et parents mécontents
« Une enquête préliminaire est actuellement en cours », a confirmé le parquet de Paris à 20 Minutes. « Il s’agit de soupçons graves. Nous travaillons en étroite relation avec la police » indique à 20 Minutes Baptiste Jacomino, adjoint au directeur de l’enseignement catholique de Paris, qui précise que le mot « viol » a été employé par la famille. Le responsable explique que l’élève suspecté d’agression n’a pas été exclu. Mais il précise qu’« aucune décision définitive n’a été prise » et que des zones de circulation peuvent être instaurées pour éviter que les enfants – victime déclarée et agresseur présumé – ne se croisent.
« Je vais rencontrer l’ensemble des familles et nous avons mis en place un plan d’action. On a fait intervenir une psychologue pour conseiller les adultes, et nous avons ouvert un point d’écoute pour enfants et adultes. Notre priorité est double : collaborer sur le plan de la procédure avec les autorités, et faire le travail éducatif sur le consentement et l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle », précise Baptiste Jacomino.
Plusieurs parents réclament le départ de l’enfant suspecté d’agression sexuelle, selon Le Parisien. Contactés, ni le parquet ni le rectorat de Paris n’avaient répondu au moment de la publication de cet article.
559.000 victimes en primaire dans l’école publique
Près de la moitié des personnes qui agressent sexuellement les mineurs sont des mineurs eux-mêmes, selon les statistiques de la justice, qui rapportent une explosion des faits en 20 ans. Entre 1996 et 2018, les affaires de viols avec des mineurs mis en cause ont augmenté de 279 %.
Selon l’Enquête harcèlement, publiée en février 2024 par l’Education nationale, 16 % des écoliers et écolières du public déclarent qu’un ou plusieurs élèves ont essayé de « toucher des parties de son corps ou de les embrasser sans qu’il ou elle dise oui », et pour 5 % d’entre elles et eux, c’est même « souvent » ou « très souvent ». Cela représenterait 559.000 élèves victimes, selon les calculs du livre Tableau noir. Violences sexuelles entre enfants, le phénomène massif que l’école ne veut pas voir (Stock, avril 2025).