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Le Nouvel Obs avec AFP

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7 juin 2025 à 17h53

Un immeuble résidentiel détruit après une frappe russe à Kharkiv, en Ukraine, le 7 juin 2025.

Un immeuble résidentiel détruit après une frappe russe à Kharkiv, en Ukraine, le 7 juin 2025. ANDRII MARIENKO/AP/SIPA

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La Russie et l’Ukraine se sont accusées ce samedi 7 juin de perturber l’échange de prisonniers devant avoir lieu ce week-end, après des frappes russes de grande envergure ayant notamment touché Kharkiv, la deuxième ville ukrainienne.

Selon le négociateur en chef russe Vladimir Medinski, « la partie ukrainienne a reporté de manière inattendue la réception des corps » de soldats tués « et l’échange de prisonniers de guerre à une date indéterminée ».

Côté ukrainien, le Quartier général de coordination pour le traitement des prisonniers de guerre a démenti ces déclarations, accusant Moscou de « jeux déloyaux » et de « manipulation ». Cet échange programmé pour ce week-end selon Moscou et Kiev était le seul résultat concret des pourparlers directs russo-ukrainiens en Turquie lundi.

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Les deux parties avaient alors convenu de libérer tous les prisonniers de guerre grièvement blessés ou malades, ainsi que ceux âgés de moins de 25 ans, ce qui aurait fait de cet échange le plus important de la guerre après un précédent ayant concerné 1 000 personnes de chaque côté en mai.

Des frappes russes en « riposte » de l’opération « Toile d’araignée »

A l’issue des négociations d’Istanbul, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait assuré qu’il aurait lieu ce week-end et la Russie avait dit être prête pour ce samedi, dimanche ou lundi. Ce samedi, Moscou a affirmé avoir transmis une liste à l’Ukraine, qui, selon elle, ne « correspond pas » aux termes de l’accord.

Concernant les dépouilles, le négociateur russe Vladimir Medinski a appelé Kiev à « récupérer les corps de 6 000 soldats » ukrainiens, dont « 1 212 sont déjà sur le lieu d’échange ». L’Ukraine a répliqué qu’aucune « date n’avait encore été fixée ».

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Ces accusations interviennent après d’importantes frappes russes nocturnes en Ukraine, après la promesse de Moscou d’une « riposte » à la destruction d’une partie de sa flotte de combat aérienne lors de l’opération « Toile d’araignée » des services secrets ukrainiens. Au total, il y a eu huit morts ce samedi sur le territoire ukrainien, donc cinq dans les bombardements de la nuit dernière.

A Kharkiv, une ville particulièrement visée, trois personnes ont péri et au moins 17 ont été blessées, selon son maire Igor Terekhov. Cette cité a subi « l’attaque la plus puissante depuis le début de la guerre », a-t-il commenté.

« La Russie poursuit sa terreur contre les civils »

Selon les autorités régionales, deux personnes ont aussi perdu la vie à Kherson (sud), tandis que, près du front, dans la région de Donetsk (est), des frappes ont fait trois morts. « La Russie poursuit sa terreur contre les civils », a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, appelant à « accroître la pression sur Moscou » pour « mettre fin aux massacres et aux destructions perpétrés par la Russie ». Dans la nuit de vendredi à ce samedi, un total de 206 drones Shahed et de neuf missiles ont été tirés par les forces russes, a recensé l’armée de l’air ukrainienne.

De son côté, le commandement russe a assuré avoir ciblé des « entreprises du complexe militaro-industriel ukrainien, des ateliers d’assemblage de drones, des centres de maintenance technique et de réparation d’armes et de matériel militaire, ainsi que des dépôts de munitions ». Le ministère russe de la Défense a affirmé que 36 drones ukrainiens avaient été détruits dans la nuit de vendredi à samedi dans les régions de Moscou, de Koursk et de Smolensk notamment.

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Ces frappes interviennent à un moment où les négociations de paix sont dans l’impasse après le deuxième cycle de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens à Istanbul lundi. Signe de son intransigeance, tandis que les exigences des deux camps semblent inconciliables, le Kremlin a présenté l’invasion de l’Ukraine, qu’il a déclenchée en février 2022, comme « une question existentielle ».

Sur le plan diplomatique international, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en visite en France, a suggéré ce samedi que l’ONU prenne la tête d’un groupe de pays « pas impliqués dans la guerre » en Ukraine pour tenter de trouver un accord entre Kiev et Moscou.

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Le Nouvel Obs avec AFP