Dans un contexte de crise, le vignoble bordelais a perdu 15 % de ses surfaces de vigne en six ans, selon des chiffres du ministère de l’Agriculture révélés ce 5 juin.
Le service statistiques du ministère de l’Agriculture, l’Agreste, a publié ce jeudi 5 juin son dernier rapport, attestant à travers des chiffres l’importante crise traversée par le vignoble bordelais. Principale occupation des sols agricoles en Gironde, les surfaces allouées à la vigne s’érodent drastiquement, avec 15 % de surfaces en moins depuis 2019. Elles sont ainsi passées de 119.000 hectares à moins de 92.000, selon les prévisions de l’Agreste pour la prochaine récolte qui sera réalisée à l’automne 2025.
Sur la période 2023-2025, ce sont 18.000 hectares de vignes qui ont été arrachés, dans le cadre de campagnes d’arrachage financées en partie par l’État. Le ministère de l’Agriculture a ouvert depuis octobre 2024 un plan d’arrachage afin de garantir une aide de 4000 euros par hectare dans la limite d’une enveloppe de 120 millions d’euros. Cette réduction des surfaces de vigne occasionne des répercussions sur les emplois de la filière, selon l’Agreste. «Entre 2019 et 2023, le nombre de travailleurs viticoles girondins décroît de 15 %, soit une baisse totale de 7404 salariés et non-salariés», précise le bulletin.
Une loi pour encourager l’arrachage
Ces chiffres ont été publiés alors que le Parlement a définitivement adopté, ce jeudi, un texte encourageant les viticulteurs de toute la France à arracher leurs vignes laissées à l’abandon. Ces dernières constituent d’importants foyers de développement de maladies, à l’instar de la flavescence dorée, qui risquent de contaminer les vignes voisines exploitées.
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Cette loi prévoit aussi un régime plus gradué de sanctions destinées aux viticulteurs qui ne respectent pas les obligations d’arrachages de vignes non exploitées. «Cette évolution permettra une mise en œuvre plus rapide, plus lisible et plus efficace des obligations sanitaires, sans stigmatiser les viticulteurs», déjà en prise à des difficultés liées au changement climatique, a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Au lieu des six mois d’emprisonnement et des 150.000 euros d’amende prévus actuellement, le texte prévoit une «contravention» passible de 1500 euros d’amende et 3000 euros en cas de récidive.