De notre envoyé spécial à Roland-Garros,
Le temps a dû être long. Très long. Des minutes qui paraissent des heures à attendre que le cérémonial se mette en place pour la remise des trophées, assise, seule sur sa chaise, face aux 15.000 personnes qui vous regardent avec compassion. Battue par Coco Gauff en finale de Roland-Garros, ce dimanche, Aryna Sabalenka a eu le temps de se repasser en long, en large et en travers ce match qui lui a échappé après avoir pourtant remporté le premier set.
En montant sur la scène pour recevoir son trophée, la Biélorusse a fini par craquer, accablée par la tristesse après cette défaite. Accablée, surtout, par le niveau de jeu qu’elle a proposé durant cette finale, où elle a enchaîné les erreurs, avec 70 fautes directes, dont un dernier revers qui a filé dans le couloir. « J’ai joué mon pire tennis depuis des mois, j’ai disputé la pire finale de ma carrière », a-t-elle concédé quelques minutes plus tard en conférence de presse.
Jamais titrée aux Internationaux de France, la numéro 1 mondiale a été complètement dépassée par des conditions de jeu qu’elle a jugées « difficiles », avec un vent qui faisait voler la balle n’importe comment : « J’étais en train de me battre et j’étais en train de faire de mon mieux pour comprendre comment jouer dans ces conditions, a déploré celle qui a trois titres du Grand Chelem à son actif. Mais je suppose qu’aujourd’hui, ce n’était pas le bon jour. »
« Ça fait mal »
Autrice d’une quinzaine remarquable, Aryna Sabalenka a craqué sur la dernière marche. Et avant de filer du côté de Wimbledon, où elle n’a jamais été titrée, la protégée d’Anton Dubrov va passer quelques jours loin d’un court de tennis, pour oublier ce qu’il a pu se passer sur le Philippe-Chatrier ce dimanche :
« « J’ai déjà un vol pour Mykonos, de l’alcool, du sucre, a-t-elle expliqué avec, quand même, un petit sourire. J’ai quelques jours pour oublier cette chose qui s’est passée aujourd’hui, et je reste polie. Il n’y a pas d’autre mot qui pourrait décrire ce qui s’est passé aujourd’hui. Mais oui, tequila, des bonbons, et nager avec des touristes pendant quelques jours. » »
Avant de partir pour les îles grecques, Sabalenka en a quand même remis une couche sur son niveau affiché durant cette finale : « Je ne vois pas comment je peux être plus gentille envers moi-même. Honnêtement, c’est le pire match que j’ai joué ces derniers mois. C’était juste une blague. Je ne peux plus faire ça, dans les finales. Ça fait mal, ça fait très mal. »