3, 2, 1, à l’eau! C’est peu après 11 heures, samedi 7 juin 2025 à Nice, que le top départ a été donné à la petite centaine de participants pour se jeter dans l’eau. Si le mois de juin est propice à la trempette, ce bain avait cette fois une vraie symbolique, à deux jours de l’ouverture officielle de la conférence des Nations-Unies sur l’Océan.
L’évènement était organisé par l’ONG Surfrider, qui milite pour la protection des océans et notamment la lutte contre la pollution plastique. « C’est un moment symbolique pour élever la voix de manière pacifique et rappeler que l’océan mérite mieux que ce qu’il a aujourd’hui », a rappelé Éric Morbo, le directeur de Surfrider.
Sur la plage du Blue Beach, quelques baigneurs quasi professionnels, comme Gilles. Corps de nageur parfaitement bronzé et sculpté, il fait des compétitions de nage en eau libre dans le monde entier. La mer, il la connaît, avec ses bons et ses mauvais aspects. « Les gens doivent faire attention à ne pas balancer des saloperies dans la mer. On en voit de tous les côtés », regrette-t-il. Ce grand bain, c’était donc pour lui l’occasion de faire une brasse de plus, mais aussi de porter un message.
« C’est grâce à l’océan qu’on respire »
À quelques mètres de Gilles, Gaëlle s’enduit de crème solaire. Elle est seulement amatrice de baignade quand elle en a le temps. « On nous dit qu’on protège des espaces, alors qu’on a des chalutiers qui détruisent la flore maritime. Pourtant, c’est grâce à l’océan qu’on respire. Il y a urgence à sensibiliser l’humain sur les dégâts qu’il lui cause », alerte la Niçoise.
Et puis il y avait les curieux, comme Andrea, cette touriste italienne venue nager en début de matinée avant d’apercevoir l’agitation générée par l’évènement. « À ce que j’ai compris, c’est pour sensibiliser à la pollution. Je vais participer pour passer un message de cohésion: au lieu de prendre des décisions chacun dans notre coin, il faut qu’on s’entende tous », martèle-t-elle.
Un « SOS » sur la plage
Tous les participants ont dessiné un « SOS » sur la plage avant de finir de se mettre en maillot. Puis, dans une eau à une vingtaine de degrés, « idéale pour les nageurs » selon Gilles, les participants se sont élancés tranquillement et ont formé un grand « O », comme océan.
Dans l’eau, un sentiment de joie, de cohésion et d’unité autour d’une même cause. Sorti de l’eau, Sofiane est ravi. « C’est l’occasion de montrer qu’il y a des initiatives citoyennes et des personnes mobilisées pour la cause environnementale. Ça fait plaisir de se réunir avec des personnes qui partagent les mêmes convictions que nous et d’autres curieux ».
Deux personnalités niçoises s’étaient mêlées à la foule: Greg Lecoeur, photographe et à l’origine de plusieurs expositions de photos sous-marines dans les Alpes-Maritimes, et l’apnéiste Guillaume Néry, particulièrement en colère. « Ça fait des décennies que la science se bat pour établir des constats et montrer qu’on est en train de vivre la catastrophe, alors qu’on pourrait prendre des mesures fortes rapidement », s’agace le champion du monde d’apnée. Samedi, c’était donc l’occasion pour lui de l’affirmer symboliquement.