Après une manifestation devant la mairie des 1e-7e, c’est au tour d’Anthony Krehmeier, le maire (PS) des 2e-3e, et de Benoît Payan, le maire (DVG) de Marseille, de sursauter aux coups de sifflet. En bas de leurs fenêtres, une douzaine d’épiciers de nuit ont manifesté, ce mercredi 9 avril, pour demander « du soutien » tandis que l’ancien préfet de police a pris un arrêté pour fermer les épiceries du centre-ville, accusées de ventes illégales, de 22 h à 6 h.
« Laissez-nous au moins travailler avec les sociétés de livraison »
Les épiciers pointent « l’injustice » dont ils se disent victimes : « Quand on s’intoxique dans un restaurant, personne ne vient dire qu’il faut fermer tous ceux du quartier ! », peste Patrick, dont l’épicerie est frappée d’une interdiction alors que son concurrent à 300 mètres ne l’est pas.
Les épiciers réclament de pouvoir au moins continuer à travailler avec les plateformes de livraison. / Photo Théo Bessard
« On a d’abord perdu tout le bénéfice du dimanche, qui était un jour où nous étions seuls à travailler. Puis il y a eu la vague des supermarchés de quartier qui nous concurrencent jusqu’à 21 h. Et maintenant, un arrêté qui nous empêche de travailler la nuit », pointe un manifestant. « Je faisais 1 800 euros par semaine en vendant via Uber ou Deliveroo. Sans la nuit, c’est 300 euros. J’ai cinq employés, je vais leur dire adieu », se désole Nessim, dont l’épicerie est sur le Jarret (4e).
Cet argument a ému Hugo, un « simple citoyen » qui diffuse une pétition pour plaider la cause des épiciers. « S’ils ferment, ce sont les plateformes de livraison qui récupèrent leur clientèle de quartier, et elles ne sont pas connues pour respecter le droit du travail », expose-t-il. La justice, elle, a validé l’arrêté qui court jusqu’au 21 avril, sans que le risque d’une prolongation soit écarté pour l’été. « On va se défendre sur le fond », prévient l’avocate des commerçants, Me Leturcq, tandis que la Ville indique que seule la préfecture de police peut les recevoir.
Parmi eux, c’est un cri du cœur : « On ferme le rideau à 22 h, très bien, mais laissez-nous au moins travailler avec les sociétés de livraison toute la nuit. Comme ça, personne ne nous accuse de vendre sous le manteau et on fait du chiffre. »
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